Le Vatican annonce le décès du premier pape d’Amérique latine, artisan d’une Église plus humble, inclusive et tournée vers les plus vulnérables
Le pape François, chef de l’Église catholique, est décédé à l’âge de 88 ans, a annoncé le Vatican ce lundi matin.
Né Jorge Mario Bergoglio à Buenos Aires en 1936, il fut ordonné prêtre à la fin des années 1960, devint archevêque de la capitale argentine en 1998, puis cardinal en 2001, nommé par Jean-Paul II. Il accède au pontificat en mars 2013, devenant ainsi le premier pape originaire d’Amérique latine.
« À 7h35 ce matin, l’évêque de Rome, François, est retourné à la maison du Père. Toute sa vie fut consacrée au service du Seigneur et de son Église », a déclaré le cardinal Kevin Farrell, camérier du Vatican.
« Il nous a enseigné à vivre les valeurs de l’Évangile avec fidélité, courage et amour universel, notamment envers les plus pauvres et les plus marginalisés », a-t-il ajouté. « Avec une immense gratitude pour son exemple de véritable disciple du Seigneur Jésus, nous confions son âme à l’amour infini et miséricordieux de Dieu, Un et Trine. »
Le pape François avait été vu pour la dernière fois en public lors de la messe de Pâques sur la place Saint-Pierre au Vatican. En raison de sa santé fragile, son message pascal traditionnel avait été lu par un autre membre du clergé. Depuis le balcon de la basilique, il s’était brièvement levé de son fauteuil roulant et avait salué la foule en disant : « Chers frères et sœurs, joyeuses Pâques. »
Quelques heures plus tôt, il avait rencontré le vice-président américain J.D. Vance, qu’il aurait, selon des sources, « exhorté à plus de compassion ». En mars, François avait quitté l’hôpital après cinq semaines de traitement pour une infection sévère qui avait provoqué une double pneumonie.
Durant ses douze années de pontificat, le pape François s’est imposé comme un réformateur modéré mais audacieux. Il a dénoncé les excès du capitalisme, plaidé pour les plus pauvres et exhorté les membres du clergé à plus d’humilité, critiquant ouvertement les fastes de la curie romaine.
Il s’est engagé en faveur de l’environnement, appelant la communauté internationale à des réformes concrètes contre le changement climatique, et qualifiant la possession d’armes nucléaires d’« immorale ».
Son ouverture sur les questions de société a souvent divisé l’Église. En 2023, il déclarait que « l’homosexualité n’est pas un crime » et, plus récemment, il avait autorisé l’ordination d’hommes homosexuels en Italie. Il avait également favorisé l’accès des femmes à des postes décisionnels au sein de l’Église.
François a aussi tenté de s’attaquer à la question des abus sexuels commis par des membres du clergé. Si certains saluent ses efforts, d’autres estiment qu’ils ont été insuffisants face à l’ampleur du scandale.
Sur le plan interreligieux, il a multiplié les gestes de rapprochement. Il a visité la péninsule arabique et l’Irak, et rencontré en 2016 le patriarche orthodoxe russe Kirill — une première historique depuis le schisme de 1054.
Pape des pauvres, des migrants, de l’écologie et du dialogue, François laissera derrière lui un héritage marqué par la simplicité, le courage moral et une volonté profonde de rapprocher l’Église de ceux qui se sentent oubliés.
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