Les FARDC et la force de la MONUSCO sont mobilisées face à la résurgence du M23 dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) ; même si les deux forces disposent de moyens limités face à plusieurs autres fronts, dont celui des ADF à Beni et en Ituri. Il ne s’agit pas d’un aveu d’impuissance face aux rebelles, a réaffirmé le porte-parole de la MONUSCO, Mathias Gillmann, jeudi 14 juillet, au cours de l’émission « Dialogue entre congolais » de Radio Okapi.
Dans certaines zones, a indiqué Mathias Gillmann, il y aura des endroits où les FARDC et la MONUSCO ne sauront être présentes de manière satisfaisante.
« Le message adressé, c’est un message d’engagement, de détermination et un message réalisme sur les moyens dont on dispose. L’idée n’est pas de dire qu’on ne se s’occupe pas du M23 et le reste ne nous concerne pas. Au contraire, de pousser, auprès du Conseil de sécurité de l’ONU et auprès de nos partenaires, la réalité d’une situation où nous avons de multiples crises à gérer », a précisé le porte-parole de la MONUSCO.
Pour lui, l’idée est de pousser le Conseil de sécurité de l’ONU à exercer davantage de pression sur le M23 afin que cette rébellion se retire sans condition de Bunagana, occupé depuis un mois par les rebelles.
« Nous avons besoin encore une fois que le Conseil de sécurité redouble ses efforts pour une désescalade rapide de la situation, qui concerne le M23 et un désarmement sans condition de ce groupe », a poursuivi Mathias Gillmann.
Il a rassuré de la détermination des FARDC ainsi que de la MONUSCO pour empêcher la progression de l’ennemi sur le terrain, notamment sur le front de Rumangabo qui reste un endroit stratégique :
« L’armée congolaise relève le défi. Elle est présente souvent avec nous. Elle se bat avec nous à côté. Nous avons mené des bombardements pour faire reculer le M23 a plusieurs reprises. Et, nous sommes disposées sur différents sites à Rutshuru pour empêcher leur avancée, pour repousser leurs attaques. »
Matthias Gillmann a également rappelé que le M23 se comportait de plus en plus comme une armée conventionnelle.
Plus d’équipements militaires
Professeur de l’Université de Kinshasa, Arsène Mwaka interpelle à cet effet le gouvernement congolais afin de doter l’armée congolaise de tous les équipements militaires nécessaires afin de faire face aux rebelles, qui sont mieux dotés en armement :
« Je prends cette déclaration comme une interpellation à notre gouvernement. C’est-à-dire, nous devons tout faire pour se mettre au même niveau d’armement que le M23, plutôt que de continuer à communiquer sur un embargo qui ne n’existe pas. »
Pour lui, le gouvernement congolais « ne souffre pas d’un embargo. Il n’y a pas un embargo des Nations unies contre notre gouvernement. On ne nous interdit pas d’acheter les mêmes armes et de nous armer comme une armée conventionnelle, au même titre que l’armée rwandaise qui arme le M23. »
A l’endroit de la communauté internationale, Arsène Mwaka lance cet appel :
« On ne peut pas laisser mourir des populations comme ça, à partir d’un état à qui on a donné pratiquement le droit de tuer les autres ! Il est temps de pouvoir déclarer les crimes et déplorer les crimes que commet Kagame à travers la région de l’Afrique centrale, particulièrement au Congo. »
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