Les 13 Principes de Benjamin Franklin : Le Carnet d’une Vie Exemplaire

On le connaît comme l’un des Pères fondateurs des États-Unis, inventeur de génie, diplomate, écrivain et philosophe autodidacte. Mais derrière l’image du personnage historique, Benjamin Franklin fut aussi un homme profondément engagé dans sa propre transformation. Vers 20 ans, il élabore une méthode unique : un carnet de poche où il suivait scrupuleusement 13 vertus choisies pour devenir, selon ses propres mots, “moralement parfait”. Et si, trois siècles plus tard, ces principes pouvaient nous guider dans notre quête d’une vie meilleure ?

1. Tempérance

“Ne mangez pas jusqu’à l’engourdissement ; ne buvez pas jusqu’à l’élévation.”
Franklin voulait que la modération guide ses plaisirs. Aujourd’hui, c’est résister à la tentation du “toujours plus” — trop d’écran, trop de réseaux sociaux, trop de fast-food. Se demander : ai-je vraiment besoin de ce deuxième café ou de cette soirée Netflix de plus ?

2. Silence

“Ne parlez que pour le bien d’autrui ou pour vous-même ; évitez le bavardage inutile.”
À l’ère où chaque opinion se tweete, Franklin rappelait la puissance du silence. Par exemple, choisir d’écouter un collègue plutôt que de vouloir avoir le dernier mot. Le silence construit la confiance, encourage la réflexion.

3. Ordre

“Que chaque chose ait sa place ; que chaque partie de vos affaires ait son temps.”
Son carnet était divisé par journées et horaires, chaque tâche à sa place. Imaginez votre boîte mail triée, vos documents classés, votre agenda clair… L’ordre libère l’esprit pour ce qui compte vraiment.

4. Résolution

“Décidez de faire ce que vous devez ; faites sans faute ce que vous avez décidé.”
Il s’agit de tenir ses promesses, surtout envers soi-même. Vous avez dit que vous alliez marcher 30 minutes chaque soir ? Tenez parole, même sous la pluie. La résolution forge le caractère.

5. Économie

“Ne dépensez rien d’inutile ; ne gaspillez rien.”
Franklin était économe, non avare : il croyait en la gestion avisée de ses ressources. Refuser d’acheter ce gadget dont on n’a pas vraiment besoin, préférer réparer plutôt que jeter.

6. Industrie

“Ne perdez pas de temps ; soyez toujours engagé dans quelque chose d’utile ; évitez toute action inutile.”
C’est la capacité à rester productif sans sombrer dans l’activisme vide. Un étudiant qui profite d’un trajet en bus pour réviser, un parent qui transforme une corvée en jeu avec ses enfants.

7. Sincérité

“Ne recourez jamais à la tromperie blessante ; pensez innocemment et justement.”
La sincérité, ce n’est pas blesser gratuitement, mais vivre avec honnêteté. Dire la vérité sur ses limites au travail, reconnaître une erreur, éviter le mensonge même “pour faire plaisir”.

8. Justice

“Ne causez de tort à personne en omettant de lui faire du bien, ou en commettant des offenses.”
Franklin croyait à l’équité au quotidien. Prêter main forte à un voisin, défendre celui qui subit une injustice, refuser les petits compromis moraux.

9. Modération

“Évitez les extrêmes ; supportez les offenses autant que vous le jugez juste.”
Savoir modérer ses réactions, ses colères, ses enthousiasmes. Quand une dispute éclate, savoir faire un pas en arrière, respirer, répondre sans violence.

10. Propreté

“Ne souffrez aucune malpropreté dans le corps, les vêtements ou l’habitat.”
La propreté, c’est l’art de respecter son espace de vie, son corps, ses affaires. Se laver les mains régulièrement, tenir sa chambre en ordre, soigner son apparence comme marque de respect envers soi et les autres.

11. Tranquillité

“Ne soyez pas dérangé par des bagatelles ou par les accidents communs et inévitables.”
Franklin recommandait de relativiser. Louper un bus, perdre ses clés, recevoir une mauvaise nouvelle… Savoir lâcher prise, chercher la paix intérieure.

12. Chasteté

“N’usez de la sexualité que pour la santé ou la descendance, jamais jusqu’à l’affaiblissement, la déraison ou le préjudice d’autrui ou de votre propre réputation.”
Au-delà du contexte de l’époque, ce principe évoque le respect de soi et d’autrui dans toutes relations. Refuser les relations toxiques, rechercher le consentement, privilégier la qualité à la quantité.

13. Humilité

“Imitez Jésus et Socrate.”
L’humilité, c’est reconnaître ses limites, apprendre des autres, ne pas se croire supérieur. Demander conseil à un junior, accepter la critique, rester curieux même en ayant du succès.


Comment Franklin s’y prenait-il ?

Il notait chaque soir ses progrès sur un tableau, cochant les vertus respectées, marquant d’un point noir les écarts. Il savait qu’il échouerait parfois — mais il croyait que “l’amélioration continue” valait mieux que la perfection impossible.


À méditer aujourd’hui

Imaginez garder, vous aussi, un carnet où noter chaque soir : “Ai-je été sincère ? Ai-je fait preuve d’humilité ? Ai-je cultivé la tranquillité ?” Ce n’est pas tant d’atteindre la perfection qui compte, mais de viser chaque jour un peu plus haut, à la manière de Franklin.

Benjamin Franklin disait :

“Sans observation constante de soi, la vertu s’évanouit.”

Et si, trois siècles plus tard, c’était encore la plus belle leçon à retenir ?
À chacun de réinventer son carnet, pour écrire chaque jour une page un peu meilleure que la veille.


“Ce ne sont pas les richesses qui rendent l’homme heureux, mais la vertu.”
— Benjamin Franklin

Jésus et Socrate dans la Pensée de Benjamin Franklin : Deux Maîtres, Une Vision du Leadership Humble

Lorsque Benjamin Franklin conclut sa liste de 13 vertus par la “Humilité”, il écrit en toute simplicité :

“Imitez Jésus et Socrate.”

Cette phrase brève contient un monde de sagesse. Franklin, homme des Lumières, n’était pas un religieux dogmatique, mais il reconnaissait la puissance de deux figures historiques qui, bien que séparées par des siècles et des civilisations, incarnaient l’essence d’un leadership moral, ancré dans la vérité, le service, et la modestie.

Jésus et Socrate : Deux Voies Vers la Vertu

JésusSocrate
Fils du charpentier, prédicateur itinérant, artisan de paix.Fils de sculpteur, philosophe de rue, accoucheur des consciences.
Enseignait l’amour du prochain, le pardon, la miséricorde.Enseignait la pensée critique, le doute méthodique, la recherche de vérité.
Accepta la croix sans violence, par fidélité à sa mission.Accepta la ciguë sans crainte, par fidélité à sa pensée.
Refusait le pouvoir politique, mais influença les siècles.Refusait les honneurs, mais forma les bases de la philosophie occidentale.

Ces deux figures partagent une conviction profonde :
La grandeur ne réside pas dans la domination, mais dans le service.

Ce que Franklin Admire Chez Eux

1. La fidélité à soi-même et à la vérité

Ni Jésus ni Socrate ne cherchèrent à plaire. Tous deux affrontèrent leur société, leurs élites, et moururent pour leurs idées.
➡️ Leadership contemporain : Avoir le courage d’aller à contre-courant pour défendre l’éthique et l’intégrité, même face à l’impopularité.

2. L’humilité comme posture fondamentale

Jésus lave les pieds de ses disciples. Socrate confesse son ignorance. Aucun ne revendique la supériorité.
➡️ Leadership contemporain : Refuser le culte de l’ego, écouter avant de parler, reconnaître ses erreurs publiquement.

3. L’éducation par le dialogue et la transformation intérieure

Jésus enseigne en paraboles, Socrate en questions. Ils guident sans imposer.
➡️ Leadership contemporain : Former les esprits, pas les conditionner. Encourager la réflexion plutôt que l’adhésion aveugle.

Application Pour Les Leaders d’Aujourd’hui

Dans la politique :

Un leader “à la Socrate” refusera le populisme pour poser les vraies questions. Un leader “à la Jésus” placera les vulnérables au centre des priorités.

Dans l’entreprise :

Un PDG inspiré par Socrate écoutera les employés de première ligne. Un gestionnaire inspiré par Jésus pratiquera la bienveillance, surtout envers les plus fragiles.

Dans l’éducation :

Un enseignant socratique éveillera l’esprit critique. Un éducateur christique éveillera la conscience morale.

Dans la spiritualité et la société civile :

Ces deux modèles rappellent que toute transformation durable commence par le cœur, l’intelligence, et le refus du cynisme.

Mot de la fin : L’Équilibre Sacré

En invitant à “imiter Jésus et Socrate”, Benjamin Franklin propose un équilibre sacré :

  • Socrate pour l’humilité intellectuelle : Je cherche, je doute, je questionne.
  • Jésus pour l’humilité relationnelle et spirituelle : J’aime, je pardonne, je sers.

Ensemble, ils nous rappellent qu’un vrai leader n’est pas celui qui se tient au-dessus des autres, mais celui qui marche avec, pour, et grâce aux autres.

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