Un accord stratégique sur les terres rares pourrait être finalisé dès la semaine prochaine, selon Donald Trump
Les États-Unis et l’Ukraine ont signé un mémorandum d’intention en vue d’un futur accord sur les ressources minérales stratégiques, notamment les terres rares. L’annonce a été faite vendredi par Yulia Sviridenko, première vice-première ministre ukrainienne et ministre de l’Économie.
Cet accord, présenté comme une future pierre angulaire du partenariat économique entre Washington et Kiev, pourrait être formellement conclu dès la semaine prochaine, selon le président américain Donald Trump.
« Nous sommes heureux d’annoncer la signature, avec nos partenaires américains, d’un Mémorandum d’Intention qui ouvre la voie à un Accord de Partenariat Économique et à la création d’un Fonds d’Investissement pour la Reconstruction de l’Ukraine », a déclaré Sviridenko dans un communiqué. Toutefois, la ministre n’a donné aucun détail sur le contenu du document ni sur les modalités de financement de ce fonds.
Elle a salué « le travail professionnel des équipes de négociation » lors des pourparlers tenus la semaine dernière, tout en soulignant que l’accord final nécessitait encore beaucoup de travail. « Le rythme actuel et les progrès réalisés nous permettent d’espérer un document très bénéfique pour les deux pays », a-t-elle ajouté.
De son côté, Donald Trump a déclaré que l’accord sur les minerais pourrait être signé « dès jeudi prochain », tout en exprimant une certaine réserve : « Je suppose qu’ils vont honorer l’accord. Nous verrons. Mais nous avons un accord à ce sujet. »
Depuis plusieurs semaines, les discussions entre Washington et Kiev portent sur l’accès américain aux gisements ukrainiens de terres rares, des ressources stratégiques pour les industries technologiques et militaires. L’administration Trump voit dans cet accord une opportunité de récupérer une partie des sommes colossales dépensées pour l’assistance militaire et économique à l’Ukraine depuis le début du conflit avec la Russie.
Kiev, de son côté, affirme que l’aide américaine a été fournie de manière inconditionnelle, et ne doit pas être considérée comme un investissement à rentabiliser.
Selon Bloomberg, les États-Unis auraient revu à la baisse leur évaluation de l’aide fournie à Kiev, passant de plus de 300 milliards à environ 100 milliards de dollars. Toutefois, Washington continue de considérer cet appui comme un levier pour obtenir des contreparties économiques, notamment l’accès aux ressources stratégiques du pays. Toujours selon Bloomberg, l’équipe Trump hésite encore à s’engager sur des investissements futurs dans le fonds commun de reconstruction, pourtant une priorité majeure pour le gouvernement ukrainien.
Un accord devait initialement être signé fin février lors d’une visite officielle du président Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche. Cependant, la rencontre a tourné à l’affrontement diplomatique. Trump avait publiquement accusé Zelensky de « manquer de respect envers les États-Unis », de ne pas être reconnaissant pour l’aide reçue, et de rechigner à chercher une solution pacifique avec Moscou, l’accusant même de « jouer avec la Troisième Guerre mondiale ».
Malgré ces tensions, la signature d’un accord formel sur les minerais représenterait un tournant majeur dans les relations économiques entre les deux pays — mais aussi une tentative américaine de convertir son soutien militaire en avantage stratégique à long terme.
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