
L’un des pires désastres aériens de la décennie frappe l’Inde et bouleverse la communauté internationale
Une catastrophe d’une ampleur inouïe a frappé l’Inde ce jeudi : un Boeing 787-8 Dreamliner d’Air India, à destination de Londres, s’est écrasé quelques minutes après son décollage de l’aéroport international d’Ahmedabad. L’avion, transportant 242 personnes — dont 217 adultes, 11 enfants et 2 nourrissons — a percuté de plein fouet le bâtiment d’un internat universitaire rattaché à une faculté de médecine, provoquant un incendie massif et faisant plus de 290 morts, selon les autorités locales.
Le drame ne s’est pas limité aux passagers de l’appareil. De nombreux étudiants présents sur le campus au moment de la collision, en pleine pause déjeuner, ont été tués sur le coup. Le crash a également emporté l’ancien ministre en chef de l’État du Gujarat, Vijay Rupani, dont la présence sur les lieux a été confirmée par la police. Les autorités indiennes ont sollicité les familles pour effectuer des tests ADN afin d’identifier les corps calcinés.
L’un des seuls survivants confirmés est Ramesh Viswashkumar, un homme de 40 ans assis au siège 11A près de la sortie de secours. Interviewé depuis son lit d’hôpital par le Hindustan Times, il raconte avoir entendu un bruit sourd une trentaine de secondes après le décollage. « Quand je me suis levé, il y avait des corps tout autour de moi. J’ai couru sans réfléchir. Quelqu’un m’a pris en charge et m’a mis dans une ambulance. » Il affirme avoir perdu son frère Ajay, assis à quelques rangées de lui, et lance un appel désespéré pour le retrouver.
L’Air India Flight 171 avait décollé de la piste 23 à 13h39 (heure locale). Selon les données de l’aéroport et du site de suivi aérien Flightradar24, l’avion a rapidement émis un signal de détresse “Mayday” avant de disparaître des radars. Quelques instants plus tard, une explosion gigantesque a été observée, suivie d’un épais nuage noir s’élevant dans le ciel, comme le montrent plusieurs vidéos diffusées sur les chaînes de télévision indiennes.
Des images montrent la queue de l’appareil coincée au sommet du bâtiment universitaire, des débris en flammes éparpillés tout autour et des corps transportés en civière vers des ambulances. L’aéroport d’Ahmedabad, qui a suspendu ses activités dans l’immédiat, a annoncé une reprise partielle des vols.
Le Boeing 787-8 Dreamliner, un modèle considéré parmi les plus modernes au monde, volait depuis 2013 et avait été livré à Air India en janvier 2014. C’est le premier crash impliquant ce type d’appareil, selon les données de l’Aviation Safety Network. Le constructeur Boeing a déclaré être en train de recueillir plus d’informations et a immédiatement dépêché une équipe sur place. GE Aerospace, fabricant des moteurs de l’appareil, a également annoncé qu’un groupe d’experts se rendrait en Inde pour analyser les données de vol.
Fait troublant : selon l’expert en sécurité aérienne américain Anthony Brickhouse, les premières vidéos suggèrent que le train d’atterrissage de l’avion était toujours abaissé, une anomalie flagrante pour une phase de montée initiale. « Si on ne savait pas qu’il venait de décoller, on aurait pu croire qu’il était en phase d’approche pour atterrissage », a-t-il observé.
Les nationalités des victimes reflètent le caractère international du vol : 169 passagers étaient de nationalité indienne, 53 britanniques, 7 portugais et 1 canadien, selon un communiqué d’Air India. Le ministère britannique des Affaires étrangères a déclaré qu’il travaillait étroitement avec les autorités indiennes pour faire la lumière sur la tragédie et porter assistance aux familles. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le roi Charles III ont exprimé leur profonde émotion face à l’événement.
En Inde, l’émotion est vive. Le Premier ministre Narendra Modi, originaire du Gujarat, a exprimé sa consternation sur X (anciennement Twitter) : « La tragédie d’Ahmedabad nous laisse le cœur brisé. Toutes mes pensées vont aux familles endeuillées. » Son gouvernement a ordonné la mobilisation immédiate de toutes les ressources disponibles pour les secours. Le groupe Adani, qui gère l’aéroport d’Ahmedabad, a assuré qu’il collaborait pleinement avec les autorités.
Le dernier accident mortel en Inde remontait à 2020, lorsqu’un Boeing 737 d’Air India Express s’était écrasé à Kozhikode, faisant 21 morts. Mais avec ce nouveau crash, le plus meurtrier depuis plus d’une décennie, l’aviation indienne — pourtant l’une des plus dynamiques au monde — est frappée d’un traumatisme historique.
Alors que les familles cherchent désespérément à identifier leurs proches, une question demeure : comment un appareil moderne, piloté par une compagnie nationale expérimentée, a-t-il pu s’écraser quelques secondes à peine après le décollage, provoquant un tel carnage ? Une enquête internationale indépendante s’impose pour faire toute la lumière sur cette tragédie nationale.
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