Sénégal: le Conseil constitutionnel annule le report de la présidentielle

Sénégal: le Conseil constitutionnel annule le report de la présidentielle

Report de la présidentielle

C’est une décision historique tant le report de la présidentielle est à l’origine d’une crise politique majeure et inédite au Sénégal. Ce jeudi, le Conseil constitutionnel a tranché et a jugé contraire à la Constitution la loi qui reporte la présidentielle au 15 décembre. Dans cette même décision, il a annulé le décret du président Macky Sall qui annulait la convocation du corps électoral pour le 25 février. 

Pourquoi ? Le conseil des Sages fonde sa décision sur un principe de sécurité juridique, l’article 103 qui indique que personne ne peut réformer le nombre et la durée du mandat du président. Selon lui, le report de la présidentielle viole cet article intangible de la Constitution qui verrouille le nombre et la durée du mandat du président.

En clair, en reportant la présidentielle au 15 décembre, le président resterait au pouvoir au-delà de son mandat qui se termine le 2 avril. Un fait impossible, selon le Conseil constitutionnel, du fait de ce verrou. « C’est une décision qui réhabilite l’image de la démocratie au Sénégal » « On avait hâte d’entendre la loi ! », ont réagi les Sénégalais interrogés dans la rue à Dakar qui se réjouissent que le Conseil constitutionnel ait fait « son travail ». 

«C’est le droit qui a été dit et on s’en réjouit !» Léa-Lisa Westerhoff « C’est une décision qui réhabilite l’image de la démocratie au Sénégal », a réagi Aminata Touré, ex-Première ministre dont la candidature à la présidentielle n’a pas été validée. Selon elle, cette décision « tout à fait normale », « était attendue par tous les sénégalais et les amis du Sénégal » et elle « remet le Sénégal dans son chemin habituel qu’on aurait jamais dû quitter ».

« L es violations étaient tellement flagrantes que le Conseil constitutionnel est venu mettre un terme à tout ça », ajoute-t-elle. 00:58 Aminata Touré : «C’est une décision qui réhabilite l’image de la démocratie au Sénégal» Magali Lagrange Le Conseil constitutionnel est un « garde-fou » qui a joué son rôle, selon l’ancien ministre Aly Ngouille Ndiaye, candidat à la présidentielle, qui se déclare satisfait de cette décision, mais pas surpris.

Aly Ngouille Ndiaye: il va falloir des concertations pour l’organisation du nouveau scrutin présidentiel Magali Lagrange « Nous avons fait toutes les saisines au niveau du Conseil constitutionnel, mais également au niveau de la Cour suprême, pour que le décret illégal de Macky Sall soit cassé, et c’est ce qu’il vient de se passer, se réjouit Cheikh Tidiane Dieye, candidat à l’élection présidentielle, joint au téléphone par Magali Lagrange.

Ça montre que le peuple sénégalais, qui s’est dressé comme un seul homme devant un Macky Sall, mérite d’être applaudi. Cela montre également que notre pays possède encore des ressorts solides qui viennent d’être activés au plan institutionnel et légal. .

Ça montre que le peuple sénégalais, qui s’est dressé comme un seul homme devant un Macky Sall, mérite d’être applaudi. Cela montre également que notre pays possède encore des ressorts solides qui viennent d’être activés au plan institutionnel et légal.»

Quelle suite pour le calendrier électoral ? Quand les Sénégalais vont-ils donc élire leur futur président ?

Concernant la date, le Conseil affirme tout de même qu’il ne sera plus possible d’organiser un scrutin le 25 février prochain. Il invite donc les autorités compétentes à organiser ce scrutin dans « les meilleurs délais ».   « Le déclin ultime et indépassable est le 2 avril, fin du mandat de Macky Sall, rappelle encore Cheikh Tidiane Dieye, et évidemment, tout le monde sait qu’on ne lui laissera pas une minute de plus. Bien entendu, à partir de là, tout peut se discuter.

Entre maintenant et le 25 [février], c’est trop court pour lancer et faire une bonne campagne électorale. Il serait parfaitement imaginable et raisonnable de décaler d’une semaine à une dizaine de jours, de faire un premier tour au tout début du mois de mars, et ensuite, si on va à un deuxième tour, qui pourrait se tenir autour du 20-25 mars, cela nous permettrait d’élire un président de la République avant le 2 [avril] et le Sénégal ne connaitrait aucune rupture de l’ordre constitutionnel. »  

@kazibaonline

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire