Les manifestants, dont des centaines de motards, certains armés de bâtons et de pierres, ont envahi les rues de la ville de plus d’un million d’habitants, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
L’activité économique était paralysée, avec boutiques, banques, commerces et écoles fermés.
Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la « grande barrière », un poste frontière entre la RDC et le Rwanda, avant d’être dispersés par la police congolaise à coups de gaz lacrymogène.
« FARDC (Forces armées de la RDC), donnez-nous des armes », scandaient ces manifestants, en plus de slogans hostiles au Rwanda et à l’Ouganda.
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« Nous dénonçons l’hypocrisie de la communauté internationale face à l’agression du Rwanda. Nous souffrons à cause du Rwanda, c’est assez. Nous voulons passer un message (au président rwandais Paul) Kagame », déclarait au milieu de la foule Mambo Kawaya, un représentant de la société civile.
Les manifestants ont brûlé des drapeaux portant l’emblème de la CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs – organisation regroupant des pays de la région) sur une des avenues principales de la ville, devant des policiers impassibles.
Certains portaient des croix avec des portraits des présidents rwandais Paul Kagame et ougandais Yoweri Museveni, ainsi que des cercueils, portés sur la tête, en scandant qu’ils allaient « enterrer le président rwandais ».
D’autres arboraient le drapeau de la Russie et des portraits du président russe Vladimir Poutine, demandant une intervention militaire de son pays en opposition aux « alliés hypocrites » de l’Occident.
Dimanche déjà, des dizaines de jeunes avaient manifesté et brûlé un drapeau rwandais à Goma.
Rappel du chargé d’affaires
La RDC accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce que Kigali dément systématiquement.
Après des mois de tension entre les deux voisins, l’ambassadeur du Rwanda Vincent Karega a été expulsé par la RDC, qui a aussi annoncé lundi le « rappel en consultation » de son chargé d’affaires à Kigali. Dans un communiqué, le ministre congolais des Affaires étrangères précise avoir également « réitéré l’instruction donnée en son temps au nouvel ambassadeur » de la RDC au Rwanda de « surseoir à la présentation de ses lettres de créances ».
Kinshasa avait annoncé samedi l’expulsion de l’ambassadeur rwandais après la prise par les rebelles du M23 des villes de Kiwanja et Rutshuru-centre, situées sur la route nationale 2, axe stratégique desservant Goma. En juin, le mouvement rebelle s’était emparé de la cité de Bunagana, à la frontière ougandaise.
Le Rwanda a indiqué dimanche avoir « noté avec regret » la décision de Kinshasa d’expulser M. Karega, ajoutant que les forces de sécurité rwandaises à la frontière avec la RDC avaient été placées en état d’alerte.
Sur Twitter, Paul Kagame a indiqué lundi avoir eu « une bonne discussion » avec le secrétaire général de l’ONU afin de « résoudre le problème de manière pacifique ».
En novembre-décembre 2012, le M23 avait occupé Goma pendant une dizaine de jours, avant d’être vaincu l’année suivante par les forces armées congolaises et les Casques bleus, après 18 mois de guérilla.
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