
Le Vatican annonce les détails des funérailles du premier pape latino-américain, un pontificat qui a marqué l’histoire par son humilité, son humanisme et sa quête de réforme dans une Église en mutation
ROME — L’Église catholique s’apprête à faire ses adieux à l’un de ses papes les plus marquants. Le Vatican a annoncé ce mardi que la messe funèbre du pape François se tiendra le samedi 26 avril sur la place Saint-Pierre. Son corps reposera en chapelle ardente dans la basilique Saint-Pierre dès mercredi 23 avril à 9h00, offrant aux fidèles du monde entier l’occasion de venir lui rendre hommage.
La célébration sera présidée par le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux, entouré d’une assemblée planétaire de patriarches, archevêques, évêques et prêtres. À l’issue de la cérémonie, le pape sera inhumé non pas sous la basilique Saint-Pierre — comme le veut la tradition — mais dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, conformément à ses dernières volontés.
Une mort paisible, une fin fidèle à ses principes
François est décédé le matin du lundi de Pâques à l’âge de 88 ans, dans sa résidence de la Casa Santa Marta, au cœur du Vatican. Le docteur Andrea Arcangeli, directeur de la santé du Saint-Siège, a confirmé que le pontife avait succombé à un accident vasculaire cérébral, suivi d’un coma et d’un effondrement cardiaque irréversible. Le pape souffrait également de plusieurs affections chroniques : pneumonie, diabète, hypertension.
Sa dernière apparition publique, le 20 avril, fut empreinte d’émotion. Trop affaibli pour prononcer son homélie pascale, il s’était tout de même levé de son fauteuil roulant pour adresser un dernier salut à la foule : « Chers frères et sœurs, joyeuses Pâques. »
Une sépulture à son image : simple, sans faste
Dans son testament publié par le Vatican, François a formulé un vœu clair : reposer dans une tombe sobre, creusée en terre, sans ornements particuliers, portant une seule inscription : Franciscus. Il reposera à Sainte-Marie-Majeure, près de l’icône de la Vierge Salus Populi Romani, à laquelle il vouait une profonde dévotion. Ce choix, à contre-courant des rites pontificaux, témoigne une fois encore de son engagement pour une Église humble, centrée sur l’essentiel.
Un pontificat de rupture
Né Jorge Mario Bergoglio en 1936 à Buenos Aires, ordonné prêtre à la fin des années 1960, François est devenu en 2013 le premier pape latino-américain et le premier jésuite à accéder au trône de Pierre. Son élection fut saluée comme un tournant pour une Église confrontée à de multiples crises — doctrinales, financières, morales.
Son pontificat de douze ans a été marqué par trois axes majeurs : l’humilité pastorale, la justice sociale, et l’ouverture interreligieuse. Il s’est battu pour les migrants, les pauvres, la protection de la planète (notamment à travers l’encyclique Laudato Si’), et une réforme de la Curie.
François fut aussi un artisan du dialogue interreligieux : sa rencontre historique avec le patriarche orthodoxe russe Kirill en 2016, sa visite en Irak en pleine insécurité, et son voyage dans la péninsule arabique ont marqué un tournant dans les relations entre le Vatican et les autres confessions.
Un héritage encore à déchiffrer
Si certains catholiques conservateurs l’ont critiqué pour sa vision jugée trop progressiste, d’autres saluent un homme profondément enraciné dans l’Évangile, qui aura tenté de recentrer l’Église sur le message du Christ, loin des fastes et des dogmes rigides. Son insistance sur la miséricorde plutôt que sur la condamnation restera comme une signature spirituelle de son pontificat.
Alors que le monde s’apprête à lui dire adieu, le pape François laisse derrière lui une Église ébranlée mais renouvelée, une papauté qui a fait le pari du peuple, du silence, et du service.
À suivre :
🔹 Dossier spécial : Les grandes réformes de François
🔹 Témoignages : Ils ont rencontré le pape, ils racontent
🔹 Analyse : Vers quel profil de successeur ?
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