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Kinshasa, RDC – Le torchon brûle au sommet de l’État congolais. Accusé par la justice et sous le coup d’une interdiction de quitter la capitale, le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a créé la surprise en annonçant sa démission ce mardi 17 juin 2025. Un départ précipité qui s’accompagne d’une rumeur persistante et troublante : celle d’un refuge à l’ambassade de Cuba à Kinshasa.
L’étau judiciaire s’est subitement resserré autour de Constant Mutamba. Tout a commencé par une demande d’autorisation de poursuites émanant directement du procureur près la Cour de cassation, adressée à l’Assemblée nationale. Si la nature exacte des accusations demeure floue, la célérité de la procédure témoignait de la gravité du dossier. Après un temps d’hésitation, les députés ont finalement donné leur feu vert, refusant de s’opposer à la requête du parquet.
Dans la foulée, une mesure administrative sans équivoque est tombée : l’interdiction formelle pour le ministre de quitter Kinshasa. Un signal clair que la machine judiciaire était en marche et que les jours de Mutamba à son poste étaient comptés.
Une Démission dans la Tourmente et un Refuge Énigmatique
C’est dans ce contexte de pression politique et judiciaire intense que Constant Mutamba a adressé sa lettre de démission manuscrite au Président Félix Tshisekedi. Qualifiée de “dignité dans la tourmente” par son entourage, cette missive aurait été remise en toute discrétion. Le chef de l’État n’a, pour l’heure, fait aucune déclaration publique, mais les tractations pour désigner son successeur au ministère de la Justice auraient déjà débuté en coulisses.
Ce qui aurait pu n’être qu’une sortie de scène ordinaire a pris une tournure inattendue. Plusieurs sources diplomatiques et sécuritaires concordent : Constant Mutamba se serait retranché, depuis plusieurs jours, au sein de l’ambassade cubaine à Kinshasa. Un choix qui interroge, mais qui pourrait ne pas être anodin. Les représentations diplomatiques latino-américaines sont parfois réputées pour offrir une protection discrète à des exilés politiques.
L’entourage du ministre démissionnaire reste quant à lui muet, aucune déclaration n’ayant filtré et aucune apparition médiatique n’étant prévue. Constant Mutamba semble avoir opté pour le silence comme ultime ligne de défense.
Chute d’une Figure Ambivalente
Il y a encore quelques mois, Constant Mutamba apparaissait solidement ancré au sein de l’appareil d’État. Ambitieux, parfois clivant, il incarnait une certaine jeunesse politique congolaise, à la fois engagée et controversée. Sa chute brutale vient rappeler la brutalité de la scène politique congolaise, surtout lorsque des affaires judiciaires sensibles s’y mêlent.
Toutes les attentions sont désormais tournées vers le Président de la République : acceptera-t-il formellement cette démission ? Et surtout, quelle sera la décision de la justice ? La question d’une demande d’extradition pourrait se poser si le refuge à l’ambassade cubaine est confirmé. Cuba acceptera-t-elle de livrer un homme que certains décrivent déjà comme un “dissident” dans son propre pays ? L’affaire promet de nouveaux rebondissements.
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