Ces hommes « ont ouvert le feu sur notre poste frontalier. Nos forces de sécurité ont riposté et les soldats des FARDC se sont retirés », ajoute dans son communiqué l’armée rwandaise. Celle-ci précise avoir demandé au mécanisme de vérification des incidents entre les deux pays « d’enquêter sur cet acte de provocation ».
« Il s’agit là d’accusations notoirement mensongères », a répliqué, également dans un communiqué, le gouverneur du Sud-Kivu, Théo Ngwabidje.
Selon lui, il s’est bien produit « un incident » au poste frontalier, mais il s’agissait d’une « altercation », avec « échange de tirs », entre d’une part des policiers et militaires congolais, d’autre part « une bande de criminels qui fuyaient ». Il y a eu un mort et un blessé parmi les « bandits ».
« En aucun cas, les FARDC ont franchi la zone neutre, encore moins ouvert le feu en direction du Rwanda », affirme le gouverneur.
Selon lui, « la tendance du Rwanda à vouloir se victimiser et créer des tensions, en alléguant des faits mensongers, révèle sans nul doute son intention de vouloir attaquer la province du Sud-Kivu, comme c’est le cas de la guerre d’agression qu’il mène au Nord-Kivu ».
Cet incident survient alors que les relations entre la RDC et le Rwanda se sont envenimées depuis la résurgence fin 2021 dans la province du Nord-Kivu, voisine du Sud-Kivu, de la rébellion du M23, soutenue par Kigali selon des experts de l’ONU et plusieurs pays occidentaux.
Le mois dernier, le Rwanda avait accusé, pour la 3e fois, un avion de chasse congolais d’avoir violé son espace aérien en face de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. L’appareil avait essuyé des tirs mais était parvenu à atterrir à Goma.
Dans le Sud-Kivu, un accrochage avait été signalé fin janvier par des sources congolaises entre des militaires rwandais et la police de RDC sur une petite île du lac Kivu, qui marque la frontière entre les deux pays. Les autorités rwandaises n’avaient pas communiqué sur cette affaire.
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