
L’idylle politico‑médiatique qui liait Donald Trump et Elon Musk vient d’exploser en plein vol, dévoilant insultes, accusations et menaces échangées au grand jour. En quelques mois à peine, le président américain et le milliardaire visionnaire, qui célébraient ensemble la victoire républicaine, se sont mués en adversaires féroces.
Une trajectoire devenue presque classique : nombre de proches de Trump, après une collaboration étroite, ont fini par rompre bruyamment avec lui.
Dès juillet 2024, Musk avait pourtant adoubé sans réserve un second mandat pour Trump, peu après la tentative d’assassinat dont le candidat républicain faillit être victime en Pennsylvanie. L’entrepreneur aurait injecté près de 200 millions de dollars dans un comité d’action politique forgé pour assurer ce succès. Leur relation remontait déjà à 2017 : Musk siégeait alors au conseil consultatif économique de la Maison‑Blanche, avant de démissionner lorsque Washington se retira de l’Accord de Paris.
Pourtant, en 2022, le patron de Tesla invitait Trump à « ranger son chapeau » et à « s’avancer vers le soleil couchant », accusant les démocrates d’avoir poussé l’ancien président à briguer à nouveau le pouvoir pour régler ses propres embrouilles judiciaires. Cette sortie illustrait un ras‑le‑bol plus large vis‑à‑vis de ce que Musk décrivait comme « le parti de la division et de la haine ».
Cette même année, le rachat de Twitter par Musk — alors place publique incontournable de la politique américaine — lui permit de réactiver le compte suspendu de Trump après l’assaut du Capitole. Il en profita pour alléger la modération et dénoncer la « censure des voix conservatrices ».
Ses détracteurs, eux, l’accusèrent d’inonder la plateforme de désinformation et de discours haineux. Musk s’en prit aussi frontalement à la politique migratoire de Joe Biden, qu’il jugeait laxiste, tandis que Trump promettait des expulsions massives d’immigrés clandestins.
En janvier 2025, Trump le nomma à la tête du tout nouveau Department of Government Efficiency (DOGE) avec pour mission de sabrer les dépenses fédérales jugées extravagantes. Les adversaires du projet crièrent au vandalisme budgétaire ; Trump, lui, salua un « immense succès » contre les lourdeurs administratives. Symbole de cette croisade, Musk brandit fièrement une tronçonneuse sur la scène du CPAC, cadeau du président argentin Javier Milei.
Mais les controverses s’accumulèrent. Soupçonné d’avoir esquissé un salut nazi lors d’une cérémonie, Musk fut défendu par la base trumpiste. Ses piques contre les dirigeants alliés — du Premier ministre britannique Keir Starmer à l’ex‑chancelier allemand Olaf Scholz — furent minimisées. Pourtant, des fuites relatèrent des altercations avec plusieurs secrétaires d’État ; Trump balaya ces récits d’un « fake news ».
La fissure devint béante lorsque Musk, quelques jours avant de quitter paisiblement le DOGE, déclara sur CBS News sa « déception » face au « magnifique projet de loi » défendu par la Maison‑Blanche. Cette semaine, il l’a carrément qualifié d’« abomination monstrueuse, outrancière et remplie de cadeaux porcins ».
Jeudi, la rupture a éclaté au grand jour. Trump a accusé Musk d’agir par “petite vengeance” après la suppression envisagée du mandat imposant les véhicules électriques. Le milliardaire a répliqué sur X, jugeant Trump ingrat et menteur, rappelant qu’il avait – selon lui – décroché la victoire grâce à son soutien financier. Trump a riposté sur Truth Social : « Musk est devenu FOU », menaçant de couper les contrats fédéraux à ses entreprises.
L’escalade a atteint un nouveau sommet quand Musk a insinué, toujours sur X, que Trump avait étouffé son implication potentielle dans les crimes sexuels de Jeffrey Epstein ; il a même brandi la menace de clouer au sol les capsules Dragon de SpaceX, compromettant le programme spatial habité de la NASA. Après ce tir de barrage, Musk a annoncé qu’il « prendrait quelques jours pour se calmer », tandis que des rumeurs de trêve circulent déjà dans les couloirs de la Maison‑Blanche.
Du côté démocrate, certains flairent une possible volte‑face de Musk, quand d’autres goûtent un plaisir à peine dissimulé devant la chute de ce duo d’egos surdimensionnés. La députée Alexandria Ocasio‑Cortez a résumé l’humeur : « Ces deux énormes egos n’étaient pas faits pour cohabiter longtemps comme amis ; la rupture était inévitable. »
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