Les défis ?
Le défi d’une élection en RDC est triple : la logistique, le financement et la sécurité. La RDC, c’est le deuxième pays le plus grand du continent, environ 100 millions d’habitants sur une superficie de plus de 2,3 millions de kilomètres carrés. Autant dire que la logistique est un casse-tête alors que le réseau de transport est défaillant.
Compliqué de déployer les 75 000 bureaux de vote nécessaires. Il y a peu de routes et elles sont souvent en mauvais état. La saison durant laquelle se déroulent ces élections n’aide pas beaucoup, puisque l’on se trouve en pleine saison des pluies. La voie des airs n’est pas forcément plus évidente, puisque les compagnies nationales connaissent des difficultés financières et les avions viennent à manquer.
Enfin, il y a bien sûr les liaisons maritimes. Un secteur où les accidents et les naufrages sont nombreux. Le Congo finance seul ce cycle électoral. Le pays n’a pas fait appel aux bailleurs internationaux. On parle d’un budget de plus de 1 milliard de dollars sortis directement des caisses de l’État. Plusieurs fois, la Commission électorale (Céni) a fait part de difficultés financières.
En septembre dernier, elle disait avoir eu recours à des prêts bancaires pour continuer à avancer tant que les fonds ne sont pas décaissés. Mais elle maintient qu’elle sera tout de même en mesure d’organiser ce scrutin. Enfin, dernier défi et pas le moindre : la sécurité, surtout dans l’est du pays en proie aux groupes armés.
D’ailleurs, une partie des électeurs n’a pas pu être enrôlée dans les provinces du Nord-Kivu, de l’Ituri, mais aussi du Mai-Ndombé à l’ouest. Selon les chiffres de la Céni, c’est près d’un million de Congolais qui n’auront pas voix au chapitre pour ces élections générales.
Les candidats ?
Pour les députations nationales et provinciales, ainsi que les communales partielles, ce sont plusieurs dizaines de milliers de candidats qui vont s’affronter. Pour la présidentielle, ils sont finalement 23. Tous les challengers attendus et annoncés vont bien finalement concourir pour ce scrutin.
Le président sortant Félix Tshisekedi aura face à lui ses principaux opposants : l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi, le candidat malheureux de 2018 Martin Fayulu et le Prix Nobel de la paix, petit nouveau en politique : le docteur Denis Mukwege.
Le clan de l’ex-président Kabila a, lui, choisi de boycotter ces élections : ce sera donc le grand absent, même si l’ombre de l’ancien chef de l’État continue de planer sur ce processus. Une élection qui se joue en un seul tour : des alliances peuvent donc encore se nouer pour éviter la dispersion des voix.
En tout cas, le gagnant devrait être annoncé avant le 10 janvier, date limite pour la publication des résultats définitifs. Le président nouvellement élu prêtera serment dix jours plus tard.
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