Gaza et l’option de la Cisjordanie : Un déplacement forcé ou un nouveau départ ?
Entre pressions américaines et résistances arabes, l’avenir incertain des Palestiniens de Gaza.
Alors que Donald Trump et Benjamin Netanyahu discutent d’un avenir sans Palestiniens dans la bande de Gaza, une alternative commence à émerger : le déplacement de milliers de Gazaouis vers la Cisjordanie.
Selon Kan 11, des responsables de l’Autorité palestinienne (AP) étudient la possibilité de relocaliser une partie des habitants de Gaza en Cisjordanie, sous condition de la construction d’une nouvelle ville palestinienne à l’ouest de Jéricho.
Cette initiative, qui précède les annonces de Washington, intervient alors que la Maison-Blanche affirme vouloir superviser la reconstruction et l’évacuation de Gaza. Mais ce projet soulève des questions critiques :
- Le déplacement des Gazaouis est-il volontaire ou imposé ?
- La Cisjordanie peut-elle réellement absorber ces réfugiés ?
- Quel impact sur la dynamique politique israélo-palestinienne ?
L’Autorité palestinienne face à un dilemme existentiel
L’Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas, est confrontée à un choix difficile : accepter le transfert d’une partie des habitants de Gaza en Cisjordanie, ou rejeter une initiative qui pourrait affaiblir davantage l’unité palestinienne.
Pourquoi la Cisjordanie ?
- Une tentative de “sauver” une partie de la population de Gaza
- Avec des infrastructures détruites et une économie en ruine, Gaza est devenu pratiquement inhabitable.
- Les États-Unis et Israël considèrent la reconstruction comme un projet de long terme (10 à 15 ans selon Steve Witkoff).
- Un enjeu de pouvoir pour l’Autorité palestinienne
- Depuis 2007, Gaza est contrôlée par le Hamas, un rival de l’AP.
- En accueillant certains Gazaouis en Cisjordanie, l’AP pourrait réaffirmer son autorité sur une partie de la population palestinienne, tout en consolidant son rôle auprès des Occidentaux.
- Un projet de “ville nouvelle” à Jéricho
- La zone identifiée à l’ouest de Jéricho serait transformée en une ville moderne pour les nouveaux arrivants.
- Cela pourrait servir de vitrine pour un futur État palestinien, selon certains officiels de l’AP.
« C’est une solution temporaire, mais elle pourrait soulager la crise humanitaire immédiate », confie un responsable palestinien sous anonymat.
Cependant, ce projet reste profondément controversé.
Le projet Trump : Une déportation masquée ?
Si l’idée d’un transfert limité de Gazaouis vers la Cisjordanie émane de l’Autorité palestinienne, elle s’inscrit dans un projet beaucoup plus large porté par Donald Trump.
Lors de sa conférence de presse avec Netanyahu, Trump a été sans équivoque :
« Gaza est une zone sinistrée, une démolition totale. Il faut reconstruire, mais ailleurs. Nous devons déplacer les habitants de Gaza. »
Pourquoi Trump veut-il relocaliser les Gazaouis ailleurs ?
- Un “nettoyage” de Gaza pour une refonte totale du territoire
- Selon Trump, l’idée même de Gaza comme territoire palestinien est un échec.
- Il veut reconstruire Gaza sous une gouvernance différente, sans la présence de ceux qu’il considère comme hostiles à Israël.
- Un “marché” avec les pays arabes
- Trump affirme avoir discuté avec l’Égypte et la Jordanie pour accueillir des réfugiés palestiniens.
- Mais Le Caire et Amman ont déjà rejeté cette idée, qualifiant toute expulsion de ligne rouge inacceptable.
- Un soutien total d’Israël
- Netanyahu appuie fortement l’idée de Trump, considérant ce plan comme une opportunité pour remodeler durablement la carte du Moyen-Orient.
- Israël pourrait exploiter une Gaza vidée pour renforcer son contrôle sécuritaire et territorial.
Le rejet international : L’expulsion des Palestiniens, une “ligne rouge”
Les annonces de Trump et les discussions autour du déplacement des Gazaouis ont immédiatement provoqué des réactions de rejet.
- L’Égypte : Le ministre des Affaires étrangères, Badr Abdel Atty, a fermement rejeté toute relocalisation forcée.« La reconstruction de Gaza doit se faire sans déplacement de population. »
- La Jordanie : Le roi Abdallah II a condamné toute tentative de déplacement ou d’annexion de territoires palestiniens.
- L’Iran : Téhéran y voit une stratégie de dépossession des Palestiniens, dénonçant un projet dicté par Israël et Washington.
Même au sein du monde occidental, l’idée ne fait pas l’unanimité. Plusieurs dirigeants européens expriment leurs craintes sur un plan qui pourrait déstabiliser toute la région.
Un scénario dangereux pour l’avenir de la Palestine
1. Une division interne des Palestiniens
Si certains Gazaouis sont transférés en Cisjordanie, cela pourrait affaiblir davantage la cause palestinienne :
- Le Hamas et l’AP sont déjà profondément divisés.
- Accepter ce transfert reviendrait à reconnaître la perte de Gaza, du moins temporairement.
2. Un précédent dangereux
Si des Gazaouis sont déplacés, qu’est-ce qui empêcherait Israël et Washington d’accélérer l’expulsion de milliers d’autres Palestiniens vers d’autres pays arabes ?
- Israël pourrait utiliser ce précédent pour justifier d’autres déplacements de population en Cisjordanie.
- Le droit au retour des réfugiés palestiniens deviendrait encore plus difficile à défendre.
3. Un risque d’explosion régionale
Si ce projet avance, le Hamas, le Hezbollah et l’Iran pourraient durcir leur posture :
- Attaques accrues contre Israël.
- Soutien militaire renforcé aux groupes armés en Cisjordanie.
- Nouveaux soulèvements palestiniens contre Abbas, vu comme un traître s’il accepte.
Un avenir de plus en plus incertain pour Gaza
Alors que Trump et Netanyahu plaident pour un remodelage radical de Gaza, l’Autorité palestinienne tente d’offrir une solution alternative en Cisjordanie.
- Cette solution est-elle une opportunité ou un piège ?
- Le projet Trump est-il une tentative déguisée de nettoyage ethnique ?
- L’AP peut-elle vraiment absorber les Gazaouis sans affaiblir la cause palestinienne ?
Face à ces incertitudes, une chose est claire : la relocalisation des Gazaouis en Cisjordanie pourrait redessiner de façon irréversible la carte du conflit israélo-palestinien.
💬 Le transfert de Gazaouis vers la Cisjordanie est-il une solution humanitaire ou un déplacement forcé déguisé ? Partagez vos réflexions.
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