La cité de Bunagana, frontalière du territoire de Rutshuru totalise, depuis le jeudi 13 juin, deux ans sous occupation des rebelles du M23. Patrick Nguka de l’ONG Badilika, un activiste des droits humains du territoire de Rutshuru, déplore cette situation.
Selon lui, une si longue durée d’occupation profite à la rébellion, qui installe progressivement son administration et gouvernement parallèles dans une vaste zone de la province. Il appelle le Gouvernement et ses partenaires à plus d’efforts pour une solution qui profiterait à des milliers d’habitants de la zone, aujourd’hui déplacés.
« Nous devons retenir les deux ans d’occupation de Bunagana comme d’abord, l’inefficacité à mettre fin au phénomène du M23. La mission de l’EAC a fermé sans trouver une solution à l’avancée de cette rébellion. L’inefficacité (du régime spécial) de l’état de siège, dans le sens de donner la solution aux maux qui rongent la région de Rutshuru, de Masisi et celle de Beni », a indiqué Patrick Nguka.
Il a aussi déploré « l’inefficacité de nos parlementaires à pouvoir influencer des pistes de solution à la crise qu’on est en train de traverser. Les deux ans d’occupation du M23 nous rappellent les crimes contre l’humanité commis par les rebelles et dont est victime le peuple innocent, la souffrance de peuple déplacé qui a accepté de ne pas conjuguer avec les rebelles pour laisser l’espace au gouvernement congolais à pouvoir traquer le M23 ».
La prise de Bunagana est intervenue dans la nuit du 12 au 13 juin 2022, à l’issue d’intenses combats opposant les rebelles du M23 à l’armée congolaise. Pour l’instant, les tentatives de l’armée congolaise visant à reprendre la cité tardent à apporter leurs fruits. Malheureusement, la rébellion a élargi, pendant les deux ans, sa zone d’occupation sur plusieurs autres entités de la province.
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