« Le pouvoir burundais cherche toujours à faire craquer le docteur Sahabo pour mettre la main sur l’hôpital Kira. Mais alors qu’ils détiennent le médecin depuis 6 mois, ils n’ont toujours aucune charge sérieuse », s’insurge un habitant de Bujumbura.
Le docteur Sahabo est toujours en détention préventive. Pas la moindre date n’a d’ailleurs été fixée pour un éventuel procès.
« Éloigner le prévenu de sa famille, le placer dans un établissement loin des siens, ça ne sent pas bon », poursuit une autre source qui se dit « très, très inquiète pour le sort du médecin » qui sera « aussi désormais éloigné de l’exposition médiatique dont il peut bénéficier à Bujumbura ».
Loin des siens et dans un établissement pénitentiaire qui est loin d’offrir toutes les garanties de sécurité comme le démontre les propos, en mai dernier, du directeur de la prison de Ruyigi. A cette époque, M. Eric Emerusabe, le directeur, expliquait en effet que son établissement souffrait de nombreux maux. Parmi ceux-ci, une dangereuse surpopulation puisque le bâtiment construit pour 300 détenus en compte plus de 800. Il indiquait aussi qu’ »à certaines occasions, l’une ou l’autre denrée qui compose les rations quotidiennes de ces détenus connaisse des ruptures et provoque la grogne au sein de la population carcérale ». Le directeur poursuivait en indiquant encore qu’il devait faire face à un manque criant d’effectifs pour assurer la sécurité des détenus, ne pouvant compter que sur la présence de 15 agents.
De quoi inquiéter et rendre encore plus incompréhensible ce transfèrement.
Petite piqûre de rappel, c’est dans ce contexte que l’Union européenne se prépare à annoncer la levée des sanctions individuelles contre le nouveau Premier ministre burundais Gervais Ndirakobuca…
Soyez le premier à commenter