Le président vénézuélien appelle au boycott de WhatsApp et à l’utilisation d’alternatives pour contrer l’influence étrangère
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a publiquement désinstallé WhatsApp de son téléphone et a exhorté ses partisans à faire de même, affirmant que la plateforme est utilisée pour déstabiliser le pays. Dans une déclaration diffusée par la chaîne Telesur à Caracas, Maduro a affirmé que l’application de messagerie appartenant à Meta est exploitée par des “fascistes” pour inciter à la violence.
L’Appel au Boycott de WhatsApp
Maduro a déclaré : “Tous ceux qui communiquent actuellement via WhatsApp le feront désormais via WeChat et Telegram, et nous serons heureux. Parce que WhatsApp ne sera pas entre les mains des trafiquants de drogue colombiens pour attaquer le Venezuela. Ce ne sera pas entre les mains des traîtres, ni de l’Empire nord-américain… C’est de l’impérialisme technologique.”
Le président a montré à l’écran de son smartphone le processus de désinstallation de l’application et a ajouté : “Je suis libre de WhatsApp, je suis en paix…”
Lors d’un rassemblement de ses partisans à Caracas, Maduro a incité les résidents à supprimer leurs comptes WhatsApp et à passer à Telegram et WeChat, affirmant que “WhatsApp, dégage du Venezuela ! Parce que c’est là que les criminels menacent la jeunesse et les leaders du peuple.”
Les Réseaux Sociaux sous Surveillance
Maduro a également critiqué TikTok et Instagram, accusant ces plateformes de promouvoir la “haine” et promettant de réglementer leur utilisation. Cette attaque contre les réseaux sociaux intervient après des manifestations qui ont éclaté au Venezuela suite à l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, où Maduro a été déclaré vainqueur.
Le Conseil national électoral du Venezuela (CNE) a déclaré Maduro vainqueur avec 52 % des voix, contre 43 % pour son principal rival Edmundo Gonzalez. Le ministre de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, a accusé l’opposition soutenue par l’Occident de tenter un “coup médiatique” et a condamné les manifestations.
Maduro, qui servira un troisième mandat consécutif de six ans, a précédemment affronté Elon Musk, accusant le gouvernement américain et l’homme d’affaires d’origine sud-africaine de tenter d’orchestrer un coup d’État dans son pays. Pour une analyse approfondie des tensions politiques au Venezuela, consultez cet article du Guardian.
Contexte Politique et Réactions
La posture de Maduro face aux plateformes numériques reflète les tensions géopolitiques et internes du Venezuela. Depuis son entrée en fonction en 2013, après la mort du président Hugo Chavez, Maduro a souvent été au cœur des controverses, notamment lors de sa réélection en 2018, qui n’a pas été reconnue par la plupart des États latino-américains membres du Groupe de Lima, ainsi que par les États-Unis et l’Union européenne.
Ce rejet des plateformes technologiques étrangères est perçu comme une tentative de contrôler la narration et de limiter l’influence extérieure dans les affaires internes du Venezuela. L’appel de Maduro à utiliser des alternatives comme Telegram et WeChat souligne une résistance contre ce qu’il perçoit comme une forme d’ingérence étrangère, tout en cherchant à renforcer la souveraineté numérique du pays.
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