C’est un témoignage de Mohamed Cissé, jeune militant du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) arrêté à Conakry le 9 juillet 2024. Cela en compagnie de deux des principaux leaders de cette organisation de la société civile de Guinée, Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah. Libéré 24 heures après son arrestation, Mohamed Cissé vit depuis caché.
Et c’est dans une vidéo enregistrée dans un lieu tenu secret qu’il est réapparu le 21 juillet. Il y livre un témoignage poignant sur les conditions et les circonstances de leur arrestation. Dans la première partie de cette vidéo diffusée dimanche, Mohamed Cissé affirme qu’ils venaient tous les trois – Foniké Menguè, Mamadou Bilo Bah et lui-même – de terminer une réunion préparatoire à une manifestation.
Avec quelques autres membres du FNDC, ils projetaient de tenir ce rassemblement le lendemain. Menaces et maltraitances Mamdou Billo Bah, le numéro deux du FNDC, est alors prévenu par un coup de fil que des véhicules militaires sont en train de converger dans leur direction. Il a à peine le temps d’alerter le reste du groupe que, déjà, ils sont assiégés par un groupe d’hommes lourdement armés et des gendarmes en civils. Sans sommation, ils vont leur notifier qu’ils sont en état d’arrestation, affirme Mohamed Cissé. « Vous avez un mandat d’arrêt ? », leur demande alors Foniké Menguè qui leur fait remarquer l’heure tardive de leur intervention.
S’ensuit une petite altercation entre les occupants de la maison et les hommes armés qui trainent Foninkè Menguè au sol en le tirant par les pieds. Sur ces entrefaites, Foniké Menguè, Mamadou Billo Bah et ce jeune Mohamed Cissé, sont formellement arrêtés, le FNDC préférant dire « kidnappés ».
Placés dans des blindés militaires, Mamdou Billo Bah et Mohamed Cissé sont conduits ensemble dans l’un des quatre véhicules encadrés par des hommes armés pendant que Foniké Menguè est dans un autre véhicule, raconte le jeune militant. Pendant le trajet, ils subissent des menaces verbales, assure-t-il. Il leur est notamment dit qu’on va leur arracher les dents. Ils subissent aussi des maltraitances, des coups dans le visage, dans les côtes, des gifles. Les militaires sont particulièrement agités et leur demandent sans arrêt pourquoi ils veulent déstabiliser le régime et qui les finance.
« Quels sont vos soutiens à l’étranger et quels sont les officiers généraux avec lesquels vous voulez faire le coup d’État ? » Au bout de la nuit et des supplices, ils sont conduits dans un camp militaire dans l’île de Kassa, au large de Conakry, soutient Mohamed Cissé. Il sera libéré au bout de 24h, mais pas Mamadou Bilo Bah Et Foninké Mangué que personne n’a plus revu depuis leur arrestation.
Les Nations unies ont exprimé le 19 juillet dernier leurs inquiétudes face à leur disparition et appelé les dirigeants de la junte à les libérer « immédiatement et sans conditions ».
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