Publicité Lire la suite Avec notre correspondante à Johannesburg, Claire Bargelès C’est la dernière ligne droite en Afrique du Sud avant les élections générales de mercredi. Dans un discours en plusieurs langues de près d’une heure et demie, au cours duquel une partie du stade de 90 000 places s’est vidée de ses supporters, le président sortant a promis qu’« ensemble, nous allons faire plus et nous allons faire mieux ».
Cyril Ramaphosa compte pour cela poursuivre la politique menée par son parti jusqu’à présent, à savoir tenter de redresser l’économie pour faire baisser le chômage et maintenir des mesures de discrimination positive. En parallèle, il a rappelé la poursuite ces derniers mois des ambitions sociales de l’ANC avec une extension d’allocations post-Covid et la signature de la loi controversée autour d’une couverture santé universelle.
Avant le scrutin qui va être scruté de près dans le pays, ce meeting était la dernière démonstration de force de l’ANC. Ainsi, le nom de ce rassemblement, « Siyanqoba » (« Nous sommes conquérants », en zoulou) n’a pas été choisi au hasard. Le moment était d’ailleurs lourdement symbolique, car c’est sous ce même thème et dans ce même stade FNB de Soweto que l’ANC avait conclu sa campagne en 1994 avant que le pays ne porte Nelson Mandela au pouvoir.
Sauf que les choses ont bien changé en 30 ans et le parti pourrait être contraint de former une coalition pour rester à la tête du pays. Du côté des militants, on ne veut pas croire à cette possibilité. Les partisans de l’ANC rappellent d’ailleurs que les politiques sociales qui ont été mises en place par l’ANC pour vanter les mérites du parti. Ils évoquent notamment les logements construits et distribués aux plus pauvres et les libertés acquises depuis la fin de l’apartheid.
Quelques jeunes ont également fait le déplacement, satisfaits des politiques en matière d’accès à l’éducation. Et malgré la colère d’une grande partie de la population, le score de l’ANC dépendra aussi de la motivation, ou non, des déçus à aller voter pour d’autres partis, puisque l’abstention et le choix des indécis sont les grandes inconnues de ces élections.
En même temps se déroulait, au nord du pays, à Polokwane, le meeting du parti de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF), dans un stade moitié moins grand. Julius Malema fait campagne sous le slogan « nos emplois et nos terres maintenant et la fin des coupures de courant » et il compte sur les jeunes pour faire progresser sa formation politique.
Ces derniers ne devraient plus, selon ses mots, « s’associer avec un mouvement de libération qui a échoué ».
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