Les tensions accrues au Moyen-Orient provoquent une hausse significative des cours du brut, avec des implications globales
Les analystes avaient prévenu qu’une escalade des tensions au Moyen-Orient entraînerait une flambée des prix de l’énergie. Cette prédiction s’est confirmée lorsque les prix mondiaux du pétrole brut ont grimpé de jusqu’à 3,5 % peu après une série de frappes menées par Israël contre l’Iran dans les premières heures du vendredi.
Les deux références du pétrole ont connu une forte hausse, dépassant les 3 dollars le baril en début de séance avant de redescendre. À midi GMT, les contrats à terme sur le pétrole brut Brent pour livraison en juin étaient en baisse de 0,50 dollar, à 86,63 dollars le baril. Le contrat de mai pour le West Texas Intermediate (WTI) américain a chuté de 0,43 dollar, soit 0,52 %, à 82,30 dollars le baril.
L’attaque d’Israël sur le territoire iranien a été confirmée par un haut responsable américain lors d’une interview avec ABC News. La télévision d’État iranienne, citée par Al Jazeera, a également confirmé les frappes, indiquant que les défenses aériennes avaient été activées. Les vols dans plusieurs zones, y compris Téhéran et Ispahan, ont été suspendus. Cette attaque, la dernière en date dans une série d’échanges de coups entre les deux nations, survient près d’une semaine après que l’Iran a lancé une salve de 300 drones aériens et missiles sur Israël.
Ce bombardement était en réponse à une frappe présumée d’Israël sur un bâtiment consulaire iranien en Syrie, qui a tué 12 personnes, dont trois officiers militaires iraniens de haut rang. Téhéran croit qu’Israël était derrière ce bombardement, bien que Jérusalem Ouest n’ait ni revendiqué ni nié la responsabilité. L’Iran est le septième plus grand producteur de pétrole au monde, selon l’Administration américaine d’information sur l’énergie, et le troisième plus grand membre de l’OPEP. Il produit environ 3,2 millions de barils de brut par jour et était classé l’année dernière comme la deuxième plus grande source de croissance de l’offre pétrolière mondiale après les États-Unis.
La hausse des prix du pétrole est perçue par les analystes comme une réaction logique du marché aux inquiétudes croissantes concernant une nouvelle escalade des hostilités entre Israël et l’Iran.
« L’augmentation des primes de risque géopolitique se traduit par un environnement prudent à ce stade, avec un risque accru de perturbation de l’approvisionnement en pétrole, du moins à court terme », explique Kelvin Wong, analyste chez OANDA à Singapour, à Reuters.
Plus tôt dans la semaine, des experts énergétiques de Bank of America ont averti qu’une guerre totale entre Israël et l’Iran, qui affecterait inévitablement les infrastructures énergétiques et perturberait les approvisionnements en brut iranien, pourrait entraîner une hausse des prix du pétrole de 30 à 40 dollars le baril.
Les tensions accrues dans la région pourraient également mettre en péril le transport maritime à travers le détroit d’Ormuz, entre Oman et l’Iran. Environ un cinquième de l’approvisionnement mondial en pétrole transite par cette route maritime cruciale.
@Kazibaonline
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