Il s’agit d’une équipe resserrée. Avec vingt-cinq ministres, ils sont presque 10 de moins que le dernier gouvernement sous Macky Sall. En introduction, le Premier ministre Ousmane Sonko a promis un gouvernement de rupture. Parmi les ministères régaliens, deux portefeuilles seulement sont occupés par des membres importants du parti du président.
Aux Affaires étrangères, Yassine Fall, vice-présidente du Pastef, chargée des relations internationales. Elle est aussi l’une des rares femmes, quatre en tout, de ce gouvernement très masculin. Et puis au ministère de l’Énergie, du pétrole et des mines, autre poste important avec l’exploitation pétrolière qui va démarrer, Birhame Souley Diop, un des cofondateurs du parti Pastef les patriotes, et directeur de campagne de Bassirou Diomaye Faye.
Treize cadres du Pastef en tout héritent de portefeuilles ministériels comme El Malick Ndiaye, nommé aux Infrastructures et aux Transports, ou encore le porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Ndiak Saré : ministre de la Formation professionnelle, et un des fondateurs du parti.
Pour le reste des ministères régaliens, une volonté d’ouverture. Avec à la Justice, c’est le procureur de la Cour suprême, Ousmane Diagne qui a été nommé. Ancien procureur de la République, il a une réputation solide et sérieuse. Deux militaires dans le gouvernement Pour la Défense, l’ancien chef d’état-major général des Armées, le général Birhame Diop prend le portefeuille de ministre des Forces armées. Plus surprenant, à l’Intérieur, c’est aussi un général qui a été nommé, le général Jean-Baptise Tine, ancien haut commandant de la gendarmerie nationale, une personnalité apolitique donc.
Deux généraux dans un même gouvernement, c’est inédit au Sénégal. Le professeur de sociologie politique Alassane Ndao y voit un signe de rupture justement et une volonté d’ouverture, d’intégrer dans ce gouvernement et à des postes particulièrement stratégiques des personnalités réputées neutres pour rassurer l’opposition et la société civile, selon lui.
Mais d’autres au contraire s’inquiètent du poids des militaires au sein de cette équipe. Et parlent d’un « gouvernement de la prudence » avec certes des profils variés et quelques experts, mais aussi des cadres du parti Pastef et donc de fidèles lieutenants en son sein et quelques figures de la continuité. Comme Mustapha Guirassy, nommé ministre de l’Éducation nationale. Il était en charge de la communication sous Abdoulaye Wade.
Ou encore Seigne Gueye Diop, chargé de l’Industrie et du commerce, ex-ministre-conseiller de l’industrie sous Macky Sall. À lire aussiSénégal: Bassirou Diomaye Faye nomme Ousmane Sonko Premier ministre Pour le reste, beaucoup de personnalités de la société civile peu connues du grand public et pour la plupart ministres pour la première fois. À voir, si pour les Sénégalais, cette équipe sera perçue comme le gouvernement de rassemblement et de proximité que leur a promis le Premier ministre Ousmane Sonko lors de la nomination de son équipe.
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