Les cinq candidats d’opposition, qui dénoncent des fraudes massives et demandent l’annulation du scrutin, ont écrit au président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat le 18 janvier. Ils exigent toujours l’annulation du scrutin et l’organisation de nouvelles élections pour les gouverneurs et le président. Ils espèrent qu’un envoyé spécial sera dépêché aux Comores et que l’organisation continentale contribuera à sortir de la « crise ».
Mais l’Union africaine ne leur a jusqu’ici pas répondu. Azali Assoumani est encore président en exercice de l’institution jusqu’au mois prochain, et sa mission d’observation avait jugé le processus électoral globalement « libre » et « transparent ».
Espoirs vite douchés Les candidats d’opposition s’en remettent également aux partenaires internationaux des Comores, et citent particulièrement les Nations unies, l’Union européenne, les États-Unis ou la France. Ils estiment que ces partenaires ne doivent pas reconnaître des résultats jugés frauduleux et antidémocratiques. Aucun communiqué officiel n’a encore vu le jour, mais ces attentes risquent d’être vite douchées : « Ce n’est pas possible », affirme un fin connaisseur des relations diplomatiques de la zone.
Selon cette source, les partenaires internationaux des Comores pourraient reconnaître des dysfonctionnements et des tensions, ainsi qu’appeler à des améliorations pour les prochaines élections… mais sans aller plus loin dans la critique. Raisons invoquées : le besoin de poursuivre les relations avec les autorités comoriennes et d’éviter toute immixtion dans les affaires intérieures d’un pays souverain. « La résistance s’organise », prévient l’opposition Mais les cinq candidats d’opposition ne comptent pas uniquement sur un soutien extérieur.
Dès mercredi soir, après la proclamation des résultats définitifs, ils appelaient les électeurs comoriens à « se mobiliser ». Après deux journées d’émeutes violentes la semaine dernière, un calme tendu s’est réinstallé dans tout le pays.
Les forces de l’ordre ont procédé à de nombreuses arrestations.
Aucun chiffre officiel n’a été communiqué, mais, selon l’opposition, quelque 200 jeunes protestataires seraient actuellement détenus ainsi que plusieurs cadres des politiques d’opposition. « La résistance s’organise », promet encore ce jeudi l’un des cinq candidats d’opposition. Le gouvernement appelait de son côté dès mercredi soir les opposants à cesser leurs accusations et à accepter de dialoguer avec le président réélu Azali Assoumani.
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