Éthiopie-Somalie
Un sommet extraordinaire de l’Igad s’ouvre ce 18 janvier 2024 en Ouganda. L’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), qui rassemble sept pays d’Afrique de l’Est, a un programme chargé, avec notamment deux crises majeures sont sur la table : la forte tension diplomatique entre l’Éthiopie et la Somalie depuis qu’Addis-Abeba a signé un accord avec le Somaliland, territoire autoproclamé indépendant, que Mogadiscio ne reconnaît pas ; et ensuite la guerre au Soudan ouverte le 15 avril 2023, un conflit de plus en plus meurtrier qui a plongé le pays dans une situation humanitaire désastreuse.
« Aucune place pour la médiation, à moins que l’Éthiopie ne se retire de l’accord » Un sommet qui s’annonce difficile que l’Éthiopie a annoncé qu’elle n’y participerait pas à cause d’un conflit d’emploi du temps avec le Sommet des pays non-alignés organisé au même moment, à Kampala également. Une absence remarquée, d’autant que la tension continue de monter. Le 17 janvier 2024, la Somalie a interdit à un avion éthiopien d’être dans son espace aérien. L’appareil transportait des officiels en direction du Somaliland et a dû rebrousser chemin.
Tâche difficile donc pour l’Igad, d’autant que Mogadiscio a déclaré ce 18 janvier qu’il n’y avait « aucune place pour la médiation, à moins que l’Éthiopie se retire de l’accord signé » avec le Somaliland. Les deux pays continuent en parallèle de chercher des soutiens diplomatiques. Ce jeudi matin à Kampala, le président somalien a rencontré le patron de la CIA William Burns, alors qu’hier il dialoguait avec une délégation du Qatar, pays très influent dans la région.
En 48 heures, les Éthiopiens, eux, ont vu des officiels émiratis, sud-africains, ougandais, slovènes et français. Le chef des paramilitaires soudanais présent à Kampala Quant à la guerre au Soudan, le défi est également de taille pour l’Igad. Le général Abdel-Fattah al-Burhan, chef de l’armée, boycotte le sommet.
Après une tournée régionale, le général Hemedti, lui, est sur place et il a rencontré hier l’envoyé spécial de l’ONU Ramtane Lamamra. Le chef des Forces de soutien rapide qui dit compter sur le sommet pour « changer l’image du Soudan », rappelant être prêt à des négociations élargies.
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