Tshisekedi veut sortir vainqueur du chaos électoral qu’il a orchestré — La Libre Afrique

Tshisekedi veut sortir vainqueur du chaos électoral qu’il a orchestré — La Libre Afrique

Ceni

Le scrutin prévu le mercredi 20 décembre s’est finalement déroulé sur… 5 jours. ” Inédits”, pour les plus optimistes. “Cauchemardesques” pour plusieurs observateurs qui condamnent déjà ce “scrutin de la honte” et appellent à l’organisation de nouvelles élections avec une nouvelle Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

Dans les chancelleries occidentales à Kinshasa, au nom d’une neutralité qui vire au chèque en blanc au pouvoir en place, on se contente d’appeler au calme, reconnaissant du bout des lèvres que “le scrutin était parfois chaotique”. Du côté du pouvoir, le chaos né de ce scrutin bâclé est rejeté sur quelques “fauteurs de troubles” qui ont “tenté de jeter le discrédit” sur ces élections.

Une lecture qui se fracasse sur les mots du cardinal Fridolin Ambongo, le successeur de Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa qui, à l’occasion de la messe de Noël dans la cathédrale Notre-Dame du Congo, a lancé, devant une foule compacte : “Nous venons d’assister à ce qu’on pourrait appeler un gigantesque désordre organisé, planifié.”

Le prélat a poursuivi en disant son indignation face aux violences le jour de vote. Il a notamment insisté sur ces images “insoutenables” sur les réseaux sociaux, notamment une séquence montrant l’agression d’une femme, parce qu’elle avait voté pour l’opposition. “Quelle image donnons-nous de notre pays sur la scène internationale ?

Comment est-ce que nous pouvons descendre aussi bas dans ce pays ?”, a interrogé le cardinal. Tshisekedi en tête Ce dimanche 24 décembre en soirée, la Ceni a enfin pu mettre en marche son beau tableau électronique géant trônant dans son centre, installé à l’Athénée de la Gombe. Les premiers résultats parcellaires sont arrivés alors que les derniers électeurs finissaient enfin de voter, notamment dans les provinces de Sankuru.

Car ce scrutin du 20 décembre s’est en effet tenu sur cinq jours “faute de machines, faute de personnel formé, faute d’investissement malgré le 1,1 milliard de dollars investis dans cette élection”, explique un observateur katangais, énervé suite à la publication des premières tendances diffusées parallèlement au déploiement de bataillons de militaires dans les rues de Lubumbashi, la capitale de la province du Haut-Katanga.

Les images de bus débarquant des dizaines de soldats dans le centre de Lubumbashi ont été abondamment diffusées sur les réseaux sociaux qui ont joué un rôle important depuis le 20 décembre. Des dizaines de vidéo ont permis de voir l’ampleur de la tricherie organisée par le pouvoir. Ces vidéos montrent des quidams, le plus souvent enfermés dans des lieux clos, en train de voter pour le candidat-président.

Des heures de vidéos circulent et semblent expliquer pourquoi, généralement, les chiffres qui sont affichés sur les bureaux de vote (qui ne sont pas des PV signés par les témoins des partis présents) sont les résultats obtenus directement via la machine à voter et non, comme le prévoit la loi électorale, le résultat obtenu après le dépouillement manuel des urnes. Les premiers chiffres tombés en 24 heures donnent une avance considérable à Félix Tshisekedi.

Mais ces chiffres sont si excessifs au vu de la situation sur le terrain les jours de vote, qu’ils en deviennent suspects. Un exemple parmi tant d’autres, les 99 % obtenus par Félix Tshisekedi à Panzi, fief du candidat Denis Mukwege. “C’est soit de la provocation, soit de la bêtise”, évoque un proche du FCC de Kabila. Une première manifestation pour appeler à l’annulation de ce scrutin est annoncée pour le mercredi 27 décembre à Kinshasa, à l’appel notamment des candidats Martin Fayulu et Denis Mukwege.

Un expert belge “se suicide” RDC : Le « suicide » douteux d’un expert belge à Kinshasa En marge de ces annonces, on a aussi appris, le 24 décembre au matin, via une dépêche de l’Agence congolaise de presse (ACP), le suicide, à 3 heures du matin, d’un expert informatique belge de la mission de l’Union européenne qui aurait sauté du bar du 12e étage de l’hôtel Hilton de Kinshasa.

L’homme faisait partie de la mission d’experts de l’Union européenne qui a succédé à la mission d’observation des élections qui ne s’est jamais déployée sur le terrain faute d’avoir pu récupérer à la douane le matériel qu’elle souhaitait utiliser dans le cadre de cette mission, notamment des téléphones satellitaires.

L’annonce de ce suicide avait de quoi surprendre car, la veille, 23 décembre, dans les milieux diplomatiques de Kinshasa circulait un message qui annonçait déjà la mort d’un expert belge dans sa chambre d’hôtel. Des diplomates, dont une Belge, qui ont décidé de ne pas communiquer, sont descendus sur les lieux pour identifier le corps qui ne portait pas de signe visible de violence…

Source: Lalibre Afrique

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Noé Juwe Ishaka ; Ph.D Candidate ; Adler University, Chicago Campus, IL

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