La journaliste burundaise avait été arrêtée en août 2022 et condamnée en janvier à 10 ans de prison et 500 dollars d’amende pour « avoir porté atteinte à l’intégrité du territoire national ».
La Cour d’appel de la capitale Bujumbura a confirmé cette peine dans une décision rendue mardi 2 mai, a indiqué par téléphone à l’AFP son avocat Eric Ntibandetse.
« Nous déplorons cette décision qui n’a pas pris en compte nos arguments », a-t-il déclaré, promettant de faire à nouveau appel pour « faire annuler cette décision injuste ».
Armel Niyongere, président au Burundi de l’ONG de défense des droits de l’homme ACAT, a pour sa part déclaré que cette décision était « une honte pour le système judiciaire burundais ».
En mars, l’ONU avait dénoncé la « répression croissante » des voix critiques au Burundi, dont des militants des droits humains et des journalistes, et appelé les autorités à libérer les personnes arrêtées.
Chape de plomb
« Cette répression de la société civile intervient alors que nous assistons également à une atteinte à la liberté de la presse au Burundi », avait souligné une porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Marta Hurtado, en citant le cas de Floriane Irangabiye.
Cette décision intervient après la libération vendredi de cinq défenseurs des droits humains, écroués depuis février pour « rébellion » et « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat burundais », au lendemain de leur procès où la plupart des charges ont été abandonnées.
« Le pouvoir burundais a dû reculer car les pressions des bailleurs de fonds occidentaux étaient devenues très fortes, certains avaient même menacé de suspendre des aides déjà promises », a reconnu un haut responsable burundais sous couvert d’anonymat.
Reprise de l’aide internationale malgré tout
Malgré la situation déplorable des droits humains au Burundi, l’UE et les Etats-Unis ont repris leur aide à ce pays très pauvre, évoquant des progrès sous le président Evariste Ndayishimiye, arrivé au pouvoir en 2020.
Ce dernier met progressivement fin à l’isolationnisme du Burundi, instauré par son prédécesseur Pierre Nkurunziza (2005-2020), au règne chaotique et sanglant.
Le Burundi a été sanctionné par les Etats-Unis et l’UE après une crise sanglante en 2015, lorsque Pierre Nkurunziza s’était présenté pour un troisième mandat présidentiel. Les troubles ont fait quelque 1.200 morts et poussé 400.000 personnes à fuir le pays.
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