Ces trois pays « ont convenu de mutualiser leurs efforts et d’entreprendre des initiatives communes pour la levée des mesures de suspension et autres restrictions » prises par la Cédéao et l’UA, indique une déclaration commune rédigée à l’issue d’une rencontre de leurs ministres des Affaires étrangères à Ouagadougou.
Ils avaient été suspendus de ces deux organisations après les prises de pouvoir successives par des militaires en 2020, 2021 et 2022. Le Mali et la Guinée avaient en outre été soumis à d’autres sanctions, en partie levées depuis.
« Dans le cadre de la lutte contre l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne », les trois ministres « ont relevé la nécessité de conjuguer leurs efforts et ceux des pays de la sous-région et de la région pour faire face à ce fléau », ajoute la déclaration, lue par la cheffe de la diplomatie burkinabè Olivia Rouamba.
Mme Rouamba, le Malien Abdoulaye Diop et le Guinéen Morissanda Kouyaté, « appellent à une mise en cohérence des actions au niveau régional, sur la base des efforts bilatéraux déjà mis en oeuvre ».
Ils ont déploré « les sanctions imposées de façon mécanique qui ne tiennent pas compte des causes profondes et complexes des changements politiques ».
– « Populations déjà meurtries » –
Ces sanctions « touchent des populations déjà meurtries par l’insécurité et les instabilités politiques, privent la Cédéao et l’UA de la contribution des trois pays nécessaire pour relever les défis majeurs, et portent atteinte à la solidarité sous-régionale et africaine qui constitue le principe cardinal de l’intégration, de la coopération régionale et continentale ».
Ils en appellent « à un appui technique et financier concret et conséquent aux efforts de sécurisation et à accompagner le processus de retour à un ordre constitutionnel », théoriquement prévu en 2024 au Mali et au Burkina Faso, en 2025 en Guinée.
Selon M. Kouyaté, « nous appartenons déjà à des instances, la Cédéao et l’Union africaine, nous n’allons pas réinventer la roue ».
« Il n’est pas acceptable que 60 ans après les indépendances, nous soyons là à trois à discuter de ces questions », a pour sa part estimé Abdoulaye Diop.
La rencontre de Ouagadougou est intervenue deux jours après la visite mardi au Mali du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a promis son aide « à la région sahélo-saharienne et même aux pays riverains du Golfe de Guinée ».
La série de coups d’Etat au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, et l’instabilité du Sahel en proie à la violence jihadiste, malgré le déploiement de forces internationales, a fait le lit de la présence russe.
Après le Mali, le Burkina a également été ensanglanté par les violences jihadistes et, comme son voisin, il vient de demander le départ des 400 membres des forces françaises de son territoire, sans pour autant envisager la rupture des relations diplomatiques avec la France, ex-puissance coloniale dans la région où elle est de plus en plus vilipendée.
Les deux pays se sont rapprochés de la Russie.
Selon les Occidentaux, des mercenaires du groupe russe Wagner sont déployés au Mali, ce que dément Bamako qui reconnaît uniquement la présence d’instructeurs russes.
Le capitaine Ibrahim Traoré, chef de l’Etat burkinabè, a également démenti la présence de mercenaires de Wagner au Burkina, affirmant que « nos Wagner, ce sont les VDP », Volontaires pour la défense de la patrie, les supplétifs civils de l’armée.
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