Youssou Ndour a présenté sa Fondation pour les industries culturelles et créatives à Bruxelles

Youssou Ndour a présenté sa Fondation pour les industries culturelles et créatives à Bruxelles

Le confinement nous a rappelé l’importance de la culture dans nos vies mais aussi le poids de celle-ci dans le monde. «Nous parlons de 50 millions d’emplois à l’échelle du globe», rappelle le chanteur et ex-ministre de la Culture et du tourisme au Sénégal, Youssou Ndour.

Un rôle moteur qu’il entend renforcer à travers sa nouvelle Fondation, destinée à soutenir les industries culturelles et créatives, présentée mercredi soir à Bruxelles. La naissance de cette Fondation s’inscrit dans la droite ligne du lancement du Forum de Dakar, sur le tourisme et les industries créatives, en avril 2019, suivi du lancement de la «Pépites Académie» en 2021.

Objectif: 100 nouvelles PME

« Ce n’est pas ma fondation mais une cofondation entre Africains et Européens, a souligné Youssou Ndour. Elle vise à faire la jonction entre les institutions, le secteur privé et les arts pour créer de l’emploi pour la jeunesse et ainsi enrayer l’hémorragie de migration clandestine qui grève le développement du continent africain. »

Le projet vise à soutenir 100 000 jeunes dans les dix prochaines années ainsi que favoriser l’éclosion de 100 nouvelles PME dans la musique, l’audiovisuel, le cinéma, les arts du spectacle, les arts plastiques, la photographie, l’architecture, la mode, le design ou l’édition.

« Nollywood, ce sont 2500 films par an qui ont remplacé Dallas et Dynastie sur le continent africain, c’est la preuve que l’on peut trouver des solutions locales. Il existe de nombreuses niches culturelles à occuper au Sénégal et dans le reste de l’Afrique pour éviter que la consommation ou la transformation de nos matières premières ait lieu ailleurs. Comme c’est le cas pour le coton produit chez nous, alors que les t-shirts nous arrivent par cargos entiers de l’étranger. La culture étant à la fin et au début de tout développement, il importe de se saisir de toutes les opportunités qu’elle nous offre » a soutenu l’artiste.

Pour soutenir cette idée de partenariats entre Europe et Afrique, la présentation à Bruxelles a eu lieu en présence de la ministre des Affaires étrangères, du ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de l’ambassadeur du Sénégal, entre autres personnalités officielles. Le lancement officiel aura lieu en mai lors du prochain «Forum de Dakar des industries culturelles et créatives» qui coïncidera avec la mission économique belge emmenée par la princesse Astrid.

La culture, véritable force de développement

Soulignant la force du chant dans toutes les révolutions, depuis la création de la Belgique en passant par l’actuelle révolte des Iraniennes, la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, s’est déclarée en parfait accord avec l’initiative prise par Youssou Ndour. Rappelant que « la culture est une lumière précieuse dans la noirceur du monde. Non seulement la démocratie culturelle est un outil majeur, mais nous avons la volonté d’en faire un vecteur de création et d’emplois. »

Une nécessité également soulignée par le ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet: « les entreprises créatives et culturelles représentent 4,4% du PIB de l’Union Européenne soit plus que l’industrie pharmaceutique ou automobile. Il s’agit donc bien d’un enjeu majeur pour le développement de nos sociétés. »

Il s’agit surtout d’une chance supplémentaire « pour la jeunesse actuelle de créer le monde de demain. Les gens sont inquiets mais il ne faut pas se refermer sur soi, il faut aller de l’avant et créer de nouvelles opportunités de développement et d’emploi » souligne Youssou Ndour.

Même si les applications concrètes doivent encore être affinées afin d’être dévoilées en mai prochain, les objectifs de la Fondation sont au nombre de quatre: soutenir les échanges entre artistes via une plateforme de partenariat Afrique-Europe, booster les entreprises culturelles, favoriser les résidences d’artistes et travailler à la diffusion des œuvres.

Quand on sait les difficultés que rencontrent de nombreux créateurs africains pour accompagner leurs œuvres en Europe et ailleurs, on se dit que la multiplication des initiatives de ce type s’avère indispensable…

Karinn Tshidimba

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