Victoria Nuland révèle l’influence des alliés occidentaux sur la décision de Kiev de rejeter un accord avec Moscou
Les négociations de paix entre l’Ukraine et la Russie, qui avaient lieu à Istanbul en 2022, ont échoué après que Kiev ait demandé conseil à ses alliés occidentaux. C’est ce qu’a confirmé Victoria Nuland, ancienne sous-secrétaire d’État américaine, lors d’une récente interview. Selon elle, les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres soutiens de l’Ukraine ont encouragé Kiev à rejeter l’accord en cours de négociation avec Moscou.
Les Pourparlers d’Istanbul : Un Accord Évaporé
Les discussions entre les délégations russes et ukrainiennes en mars et avril 2022 semblaient ouvrir une voie vers la fin des hostilités. Un projet d’accord avait même été rédigé à Istanbul, prévoyant notamment que l’Ukraine accepte une neutralité militaire et des restrictions sur ses capacités militaires, en échange de garanties de sécurité de la part de la Russie et d’autres puissances mondiales.
Cependant, selon Nuland, des questions ont commencé à se poser, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Ukraine, sur la viabilité de cet accord. L’une des principales préoccupations était que les limitations imposées à l’Ukraine affaibliraient considérablement son pouvoir militaire, sans qu’il y ait de concessions équivalentes du côté russe. Cette asymétrie a finalement conduit à l’effondrement des pourparlers.
L’élément clé de cette révélation réside dans le rôle joué par les alliés occidentaux de Kiev, notamment le Royaume-Uni et les États-Unis. Boris Johnson, alors Premier ministre britannique, aurait explicitement conseillé au président ukrainien, Vladimir Zelensky, de ne pas signer l’accord, selon des rapports. Cet épisode révèle l’étendue de l’influence occidentale sur les décisions de Kiev, même lorsque des solutions diplomatiques semblaient envisageables.
Le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé que l’accord avait échoué en raison de la volonté des élites américaines et européennes d’infliger une défaite stratégique à la Russie, avec Boris Johnson jouant le rôle de messager. Cette déclaration met en lumière les motivations géopolitiques sous-jacentes à la prolongation du conflit.
Victoria Nuland : Une Diplomate au Cœur de la Tempête
Victoria Nuland, figure clé de la politique étrangère américaine vis-à-vis de la Russie, n’est pas étrangère à ces tensions. Connue pour son hostilité à l’égard de Moscou, elle a joué un rôle central dans le soutien occidental à l’Ukraine depuis le coup d’État de 2014 qui a renversé le président Viktor Ianoukovitch. Nuland a toujours prôné une implication militaire accrue des États-Unis dans le conflit, plaidant pour l’envoi d’armes de plus en plus sophistiquées à Kiev.
Toutefois, en février 2022, Nuland avait reconnu que la politique de “contenir” la Russie avait échoué. Elle a admis que la Russie moderne n’était pas celle que l’Occident avait espérée voir émerger après la guerre froide. Cette désillusion, combinée à la montée des tensions, a probablement influencé la décision de ne pas soutenir un accord de paix à Istanbul.
Un Accord Manqué et Ses Conséquences
Le projet d’accord proposé à Istanbul aurait pu mettre un terme à la guerre et offrir une issue diplomatique au conflit. L’Ukraine s’était dite prête à déclarer sa neutralité militaire et à limiter ses forces armées, tandis que Moscou acceptait d’offrir des garanties de sécurité. Cependant, cet accord n’a jamais vu le jour, et la guerre s’est poursuivie avec une intensité croissante.
Aujourd’hui, Poutine a laissé entendre que des négociations avec Kiev pourraient encore être possibles, mais uniquement sur la base des documents qui avaient été initiaux lors des pourparlers d’Istanbul. Il est cependant peu probable que les conditions actuelles du conflit permettent un retour à ces discussions, tant les positions des deux camps se sont radicalisées depuis.
L’échec des négociations de paix à Istanbul souligne à quel point la géopolitique internationale peut interférer avec les efforts diplomatiques locaux. Le refus de Kiev, encouragé par ses alliés occidentaux, de conclure un accord avec Moscou reflète une dynamique où les objectifs stratégiques des grandes puissances ont pris le dessus sur la recherche d’une paix immédiate. Alors que la guerre se poursuit, la question reste ouverte : un autre moment de diplomatie ratée pourrait-il à nouveau surgir, et cette fois, quels en seraient les résultats ?
Quand la Géopolitique Sabote la Paix… avec un Sourire
Ah, la diplomatie. Une danse subtile où chaque pas est calculé, où les sourires dissimulent des poignards, et où, apparemment, même les meilleures chances de paix peuvent être balayées par un simple “conseil” amical d’un allié occidental. L’épisode des pourparlers de paix avortés entre l’Ukraine et la Russie, avec Boris Johnson en messager volant, montre bien à quel point la géopolitique est un jeu où les cartes sont marquées.
C’est un peu comme dans une soirée entre amis : tout le monde se met d’accord pour calmer le jeu, puis, au dernier moment, un invité (ici, l’Occident) murmure à l’oreille de l’hôte : “Non, non, continue de te battre, tu es sur le point de gagner !” Et voilà, la fête (ou plutôt, la guerre) continue. On peut presque imaginer Boris Johnson, sourire en coin, débarquant à Kiev et disant à Zelensky : “Accroche-toi, ne laisse pas Poutine te berner.”
Mais derrière cette ironie se cache une vérité plus sombre : la paix est rarement simple lorsqu’elle doit naviguer à travers des intérêts stratégiques internationaux. Pour l’Occident, laisser l’Ukraine conclure un accord avec la Russie revenait à donner à Poutine une victoire diplomatique, une chose inacceptable dans cette partie d’échecs globale. Alors, au lieu d’une solution pacifique, nous avons assisté à un prolongement du conflit, avec des coûts humains et économiques considérables.
Peut-être qu’un jour, lorsque l’on enseignera cette période dans les livres d’histoire, on verra des notes en bas de page disant : “À ce moment-là, tout aurait pu s’arrêter, mais la géopolitique avait d’autres plans.” Car si une chose est sûre, c’est que dans ce jeu, les chances de paix sont parfois sacrifiées sur l’autel des ambitions géostratégiques, et tout le monde repart sans véritable vainqueur.
Et pour nous autres spectateurs, il ne nous reste qu’à espérer qu’un jour, peut-être, les acteurs de cette grande scène internationale décideront qu’un peu moins de guerre et un peu plus de compromis ne feraient de mal à personne. Mais bon, comme toujours, tout dépend de qui écrit le scénario.
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