Vers un couronnement inévitable de Donald Trump à l’investiture républicaine?

Vers un couronnement inévitable de Donald Trump à l’investiture républicaine?

Donald Trump

À quelques jours du coup d’envoi officiel des caucus et primaires, Donald Trump est donné favori dans tous les sondages sur la course à l’investiture républicaine en vue de la présidentielle de novembre. Est-il déjà trop tard pour ses adversaires?

Dès le lancement de sa première campagne à la présidence, en 2015, Donald Trump a bien vite compris qu’auréolé de ses succès de téléréalité, il fallait frapper fort pour couper l’herbe sous le pied de ses adversaires lors des primaires républicaines. Entendez par là les affubler de sobriquets peu flatteurs pour les mettre au tapis. Little Marco Rubio par-ci, Low Energy Jeb Bush par là… La formule a fait ses preuves, puisque M. Trump a réussi à se hisser facilement au premier rang de la course républicaine à la Maison-Blanche.

Mieux encore, il a coiffé Hillary Clinton en novembre 2016, non pas sur l’autel du vote populaire (près de 3 millions de votes de plus pour la candidate démocrate), mais bien grâce au sacro-saint Collège électoral (304 votes de grands électeurs pour M. Trump contre 227 pour Mme Clinton et 7 accordés à d’autres candidats en vertu des règles dans certains États). Malheureusement pour lui, l’ex-président n’a pu répéter son exploit lorsque Joe Biden, candidat inattendu pour la présidentielle de 2020, a raflé la mise en inversant les résultats du Collège électoral (306-232) et en gagnant haut la main le vote populaire, par plus de 7 millions de voix.

Depuis sa défaite authentifiée et vérifiée (ne lui en déplaise), Donald Trump a choisi de nier les résultats, de semer le doute en affirmant que l’élection de 2020 était truquée et, pire encore, d’encourager ses fidèles partisans à se rendre au Capitole avec les conséquences que l’on connaît. Près de 1200 personnes ont été inculpées de crimes fédéraux liés à l’assaut du Capitole et plus de 800 d’entre elles ont plaidé coupable ou ont été condamnées par un jury ou un juge à l’issue d’un procès. M. Trump et ses partisans ont beau clamer qu’il les a ensuite invités à rentrer chez eux dans le calme, le mal était fait, certains, parmi sa meute, réclamant la pendaison de Mike Pence, l’ex-vice-président devenu la bête noire des trumpistes. Ouvrir en mode plein écran Donald Trump a notamment tenu un rassemblement de campagne à Reno, au Nevada.

Aujourd’hui, même visé par 91 chefs d’accusation qui touchent sa gestion de dossiers confidentiels emportés à son domaine de Mar-a-Lago, son rôle lors du 6 janvier 2021, son interférence électorale bien documentée en Georgie, sans oublier le procès civil pour lequel il est déjà jugé responsable d’avoir gonflé ses avoirs immobiliers dans l’État de New York – infraction pour laquelle il devrait payer au moins 250 millions de dollars américains (l’État de New York demande 370 millions) –, Donald Trump ne laisse pas grand place à ses adversaires de son propre parti.

Un colosse encore plus fort Ses déboires judiciaires, qui ne sont pas prêts de disparaître, le tiennent en haleine tandis qu’il mène sa campagne en vue de la présidentielle de novembre. Mieux encore pour lui, il se sert de ces procès pour remplir ses coffres sur le thème porteur de la victimisation. Jusqu’ici, ses appuis n’ont pas flanché, tant s’en faut, puisque son avance dans les sondages s’en est raffermie.

Tout en faisant des pieds et des mains pour que ses avocats arrivent à retarder les procès, et en multipliant les recours devant des cours d’appel et la Cour suprême, Trump ne fait que parler de lui, reléguant les Ron DeSantis, Nikki Haley et autres à des rôles de figurants, obligés de défendre leur champion qui les écrase dans les sondages.

Fort de cette suprématie, il a balayé du revers de la main tous les débats républicains, n’ayant rien à y gagner et préférant voir ses adversaires s’écharper entre eux. Il faut dire que ces derniers n’ont rien fait pour se sortir de l’ombre de Donald Trump, terrifiés à l’idée de perdre les appuis de la horde des «  MAGA  », indéfectibles partisans de l’ex-président qui ont pris, à tout le moins en apparence, le contrôle du Parti républicain.

D’ailleurs, à la veille des caucus de l’Iowa, l’ensemble des ténors républicains de la Chambre soutiennent officiellement M. Trump. Pour la plupart incapables d’oser critiquer le bilan ou la candidature de Donald Trump, ses adversaires luttent aujourd’hui pour leur survie politique. Et certains, comme M. DeSantis et Mme Haley, qui pourraient être une solution de rechange viable à Donald Trump, se tirent mutuellement dessus à coups de publicités négatives.

Nikki Haley, duelliste potentielle? À la hausse dans les sondages d’investiture depuis quelques semaines, Nikki Haley, ancienne ambassadrice aux Nations unies dans l’administration Trump et ex-gouverneure de la Caroline du Sud, titille l’intérêt des conservateurs en quête d’une solution de rechange. Tout est relatif, évidemment, puisque, selon l’agrégateur de sondages FiveThirtyEight, Mme Haley obtient un score de 11,4 %, tandis que M. DeSantis est à 11,3 % et M. Trump… à 61,3 %! Ouvrir en mode plein écran Nikki Haley, ancienne ambassadrice des Nations Unies et candidate à l’investiture républicaine cette année, peut-elle fédérer les appuis contre Donald Trump?

Toutefois, en tant que potentielle bonne deuxième dans la course, coiffant Ron DeSantis sur le poteau, elle compte beaucoup sur un score surprise en Iowa et de bons résultats au New Hampshire face à Donald Trump pour donner un coup de fouet à sa campagne. Cela lui permettrait de garnir ses coffres de campagne pour se rendre jusqu’à février, lorsque son propre État, la Caroline du Sud, se prononcera sur ses espoirs. Jusqu’ici, M. Trump y semble cependant assuré d’une victoire lors de la primaire, mais tout est une question de dynamique.

Il reste que, depuis quelques jours, Nikki Haley est devenue la cible de choix de M. DeSantis et de M. Trump qui, lui, semble avoir terminé le travail de sape contre le gouverneur de la Floride et voit maintenant Mme Haley comme une menace dans la course. Le plus récent sondage CNN/Université du New Hampshire attribue à la candidate 32 % des intentions de vote dans cet État, contre 39 % pour M. Trump.

Nikki Haley va augmenter vos impôts par ci, Nikki Haley aime la Chine par là, ou encore Nikki Haley est laxiste sur l’immigration et s’oppose à un mur à la frontière , toutes les attaques y passent, signe d’une tendance haussière qui déplaît à Donald Trump, qui souhaite en finir rapidement avec cette course à l’investiture.

En cas d’échec, Mme Haley pourrait-elle devenir la colistière de M. Trump? Rien n’est impossible, mais l’ex-président lui en veut encore d’avoir osé se présenter contre lui. N’empêche, Nikki Haley veut-elle vraiment devoir applaudir les propos parfois nauséabonds (par exemple, ces immigrants qui empoisonnent le sang de notre pays ) qui seront proférés par Donald Trump pendant la campagne? Ron DeSantis, un échec stratosphérique Fort d’un deuxième mandat solide remporté en novembre 2022 à la tête de la Floride, Ron DeSantis était considéré par certains observateurs comme le candidat capable de battre Donald Trump.

Aujourd’hui, on se demande s’il va survivre politiquement à cette défaite annoncée face à M. Trump, car malgré des millions de dollars en dépenses de campagne, la chute de M. DeSantis dans les sondages n’a cessé de surprendre les observateurs. Ouvrir en mode plein écran Le gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, n’a jamais réussi à s’illustrer efficacement dans la course contre Donald Trump.

Sans grand charisme, il s’est avéré un piètre politicien, malhabile dans ses interactions avec les électeurs. C’est à se demander comment il a réussi à gagner par deux fois le titre de gouverneur floridien. Ron Sanctimonious , comme l’a baptisé maladroitement Donald Trump, a presque plus fait les manchettes à cause de ses étranges bottes de cowboy et ses faciès bizarres, qui sont devenus des mèmes sur Internet.

À moins d’un miracle et de performances inattendues aux caucus de l’Iowa et à la primaire du New Hampshire, sa course face à M. Trump pourrait s’achever d’ici le super mardi, début mars. Chris Christie et le luxe de la critique L’ancien gouverneur du New Jersey Chris Christie continue de jouer le rôle du poil à gratter dans le dos de Donald Trump au cours de cette campagne.

N’hésitant pas à attaquer de plein fouet le meneur dans les sondages, il a cependant le luxe de pouvoir le faire, car, de façon réaliste, il n’a aucune chance de battre M. Trump dans cette course. Ouvrir en mode plein écran Chris Christie, candidat à l’élection présidentielle, lors d’une réunion publique à Bedford, dans le New Hampshire.

Il aura probablement un résultat peu honorable en Iowa, mais mise davantage sur le New Hampshire pour faire survivre sa campagne. Les auspices ne lui sont cependant guère favorables. De plus, le gouverneur du New Hampshire, Chris Sununu, estime que la course aux primaires républicaines est plus serrée que ne le suggèrent les sondages, et que les électeurs devraient s’unir autour d’une candidate : Nikki Haley. Entendez par là que selon M. Sununu, M. Christie devrait donc se retirer de la course.

Le feu de paille de Vivek Ramaswamy

Avec des sondages en chute libre, une réduction radicale des dépenses publicitaires et le souhait exprimé de retirer son nom des primaires au Colorado en signe de solidarité avec Donald Trump, la campagne de Vivek Ramaswamy semble être en fin de parcours. Le candidat Vivek Ramaswamy, qui a beaucoup fait campagne dans l’Iowa, n’a jamais vu ses appuis monter en flèche depuis le début de la course.

Après de piètres et controversées prestations lors des débats des candidats républicains, et des propos méprisants à l’égard de Nikki Haley, le millénarial verbomoteur est-il en train d’abandonner sur la pointe des pieds? Sorti de nulle part, cet homme d’affaires millionnaire a choisi de représenter des positions parfois extrêmes au sein du parti, histoire de convaincre quelques factions des fidèles de Donald Trump à le suivre. Sans grand succès.

Sa porte de sortie sera-t-elle de soutenir M. Trump, faute d’appuis suffisants? Il me soutiendra, j’en suis sûr, a d’ailleurs déclaré l’ex-président récemment. Mais Vivek est un homme bon, et il n’en a pas fini! Les autres atomisés L’ancien vice-président Mike Pence, l’élu de la Caroline du Sud Tim Scott et les obscurs candidats Doug Burgum, Francis Suarez, Larry Elder et Will Hurd ont tous déjà quitté la course, faute d’avoir attiré des bailleurs de fonds pour leur candidature.

Il reste encore l’ex-gouverneur de l’Arkansas Asa Hutchinson, qui vogue dans les décimales de pourcentage d’intentions de vote et qui a récemment livré son argumentaire de vente : Malgré la promesse de Mme Haley et de M. DeSantis de gracier Donald Trump, je ne prendrai pas cet engagement. Il serait surprenant que cela lui vaille une infinitésimale remontée.

Bref, si la tendance se maintient, le couronnement de Donald Trump comme candidat présidentiel devrait se confirmer sous peu.

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Noé Juwe Ishaka ; Ph.D Candidate ; Adler University, Chicago Campus, IL

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