Trump relance la pression maximale sur l’Iran : Une escalade inévitable ?

Téhéran promet une “résistance maximale” face aux sanctions américaines

L’affrontement entre Washington et Téhéran reprend de plus belle. Dans un message posté sur X/Twitter, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a prévenu que la stratégie américaine de “pression maximale” serait “rencontrée par une résistance maximale”.

« L’Iran a déjà clairement affirmé que, sous aucune circonstance, il ne cherchera, ne développera ou n’acquerra d’armes nucléaires », a-t-il écrit.

Ces déclarations interviennent après que Donald Trump a signé un mémorandum présidentiel rétablissant la politique de pression maximale contre l’Iran, imposant des sanctions économiques étendues et renforçant les mécanismes d’application des restrictions existantes.

Alors que les tensions s’intensifient, plusieurs questions se posent :

• Trump espère-t-il forcer l’Iran à négocier ?
• Téhéran adoptera-t-il une posture plus agressive en réponse aux nouvelles sanctions ?
• Le spectre d’un affrontement militaire entre les États-Unis et l’Iran est-il en train de réapparaître ?

La “pression maximale” de Trump : Retour à la confrontation directe

L’annonce de Trump s’inscrit dans la continuité de sa politique menée lors de son premier mandat (2017-2021), lorsqu’il avait quitté unilatéralement l’accord nucléaire de 2015 (JCPOA) et imposé des sanctions économiques dévastatrices contre l’Iran.

Que contient le mémorandum présidentiel ?

• Renforcement des sanctions économiques
  • Gel des avoirs iraniens à l’étranger.
  • Restrictions sur les exportations de pétrole iranien.
  • Interdiction pour les entreprises étrangères de commercer avec l’Iran sous peine de sanctions secondaires.
• Pression sur les alliés des États-Unis
  • Trump veut contraindre l’Europe, la Chine et la Russie à cesser toute coopération avec Téhéran.
  • Il menace de sanctionner toute entité qui soutiendrait l’économie iranienne.

« L’Iran ne pourra jamais posséder une arme nucléaire. Nous espérons qu’un accord sera possible, mais si l’Iran nous attaque, il sera anéanti », a déclaré Trump.

Cette posture relance la logique d’affrontement qui avait marqué son premier mandat, mais Téhéran n’a aucune intention de céder.

La riposte iranienne : “Nous résisterons”

L’Iran rejette catégoriquement les accusations américaines et affirme qu’il ne cherchera jamais à développer l’arme nucléaire.

« Il est facile de garantir que l’Iran ne possédera jamais d’armes nucléaires, à condition que des garanties objectives soient mises en place pour mettre fin aux mesures hostiles contre nous », a insisté Araghchi.

Pourquoi l’Iran refuse de céder ?

1. Une question de souveraineté nationale
   • L’Iran considère les sanctions américaines comme une tentative d’ingérence dans sa politique interne.
   • Le régime iranien ne veut pas apparaître comme ayant plié sous la pression de Washington.
2. Une stratégie d’endurance
   • Malgré les sanctions, l’Iran a réussi à contourner certaines restrictions grâce à des accords avec la Chine et la Russie.
   • La République islamique a développé une économie de résistance, notamment en diversifiant ses échanges avec des pays hors du système bancaire occidental.
3. Un renforcement du programme nucléaire en guise de pression
   • Depuis la sortie des États-Unis du JCPOA en 2018, l’Iran a accéléré l’enrichissement de son uranium.
   • Aujourd’hui, selon plusieurs rapports, le temps de “breakout” – c’est-à-dire le temps nécessaire pour produire suffisamment de matière fissile pour une bombe – est passé sous la barre d’un mois.

« Plus Washington nous met sous pression, plus nous avancerons dans notre programme nucléaire », a averti un responsable iranien.

Un risque accru d’escalade militaire ?

L’intensification des tensions ravive le spectre d’une confrontation militaire directe entre les États-Unis et l’Iran.

Quels scénarios possibles ?

1. Une guerre de l’ombre intensifiée
   • L’Iran pourrait accroître son soutien aux milices chiites en Irak, en Syrie et au Yémen pour harceler les intérêts américains et israéliens.
   • Attaques de drones contre les bases américaines en Irak et en Syrie.
   • Sabotage des infrastructures pétrolières en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.
2. Une montée des tensions maritimes
   • L’Iran pourrait menacer de bloquer le détroit d’Ormuz, par lequel transite 30 % du pétrole mondial.
   • En réponse, les États-Unis déploieraient leur flotte pour assurer la libre navigation, augmentant le risque d’affrontements directs.
3. Un face-à-face diplomatique impossible ?
   • Trump se dit prêt à rencontrer les dirigeants iraniens, mais Téhéran refuse tout dialogue tant que les sanctions restent en place.
   • Washington exige que l’Iran renonce à ses ambitions nucléaires et réduise son influence régionale, des conditions jugées inacceptables par Téhéran.

Un jeu dangereux pour les deux parties

Pour Trump : Une posture risquée à l’approche des élections

• En durcissant le ton contre l’Iran, Trump séduit les faucons républicains et les électeurs pro-israéliens.
• Mais une escalade incontrôlée pourrait déclencher un conflit majeur, ce qui ferait basculer l’opinion publique américaine contre lui.

Pour l’Iran : Entre résistance et survie

• L’économie iranienne souffre déjà des sanctions : une nouvelle vague de restrictions pourrait exacerber la crise sociale et économique.
• Cependant, un affrontement avec les États-Unis pourrait renforcer le régime en interne, en ralliant la population autour de la cause nationale.

Conclusion : Une impasse explosive

Le retour de la “pression maximale” de Trump contre l’Iran entraîne une réponse prévisible de Téhéran : une résistance acharnée.

• Les tensions économiques et diplomatiques risquent de dégénérer en incidents militaires.
• Le dialogue est quasi impossible tant que les sanctions restent en place.
• Si l’Iran accélère son programme nucléaire, la pression israélienne pour une frappe militaire pourrait s’intensifier.

Alors que la géopolitique du Moyen-Orient est plus instable que jamais, la question demeure : cette escalade mènera-t-elle à une guerre ouverte ou à une nouvelle tentative de négociation ?

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