Trump promet de « traquer et éliminer » les ennemis de l’Amérique

Les frappes américaines en Somalie, entre démonstration de puissance et incertitudes géopolitiques

Dans une déclaration cinglante qui rappelle sa rhétorique de 2016, Donald Trump a promis de traquer et d’éliminer les ennemis des États-Unis. Quelques jours après son retour à la Maison-Blanche pour un second mandat, le président américain a ordonné des frappes aériennes en Somalie, ciblant un haut responsable du groupe État islamique (EI) et plusieurs combattants.

« Nous vous trouverons et nous vous tuerons ! », a martelé Trump sur Truth Social, assumant pleinement l’attaque.

Cette opération militaire d’envergure relance plusieurs questions majeures : s’agit-il d’un coup politique pour affirmer son autorité, ou d’une véritable nécessité stratégique ? Et surtout, quelles seront les conséquences régionales et internationales de cette offensive américaine ?

Une démonstration de force : Frappes chirurgicales et message politique

L’attaque, menée dans les montagnes du Golis, a détruit plusieurs bases terroristes et tué plusieurs combattants, selon le Pentagone. Pete Hegseth, Secrétaire à la Défense, a insisté sur le fait qu’aucun civil n’avait été touché, une affirmation qui reste difficile à vérifier sur le terrain.

La mission américaine a été présentée comme une réponse immédiate à une menace terroriste persistante, mais elle envoie aussi un message politique fort :

• À l’intérieur des États-Unis : Trump veut montrer qu’il est de retour avec une approche musclée contre le terrorisme, contrastant avec la prudence de son prédécesseur, Joe Biden.
• À l’international : Il cherche à réaffirmer la domination militaire américaine, alors que la Chine et la Russie contestent de plus en plus son influence sur la scène mondiale.

« Les tueurs qui se cachaient dans ces grottes menaçaient les États-Unis et nos alliés. Nous les avons éliminés ! », a-t-il ajouté.

Un retour de l’engagement américain en Somalie ?

L’attaque marque un changement de cap important dans la politique américaine en Somalie. À la fin de son premier mandat, Trump avait ordonné le retrait quasi total des troupes américaines du pays, arguant que l’Afrique ne devait plus être une priorité militaire pour les États-Unis.

Aujourd’hui, il semble adopter une approche plus agressive, en coordination avec le président somalien Hassan Sheikh Mohamud. Ce dernier a salué l’appui américain, soulignant une coopération renforcée contre le terrorisme.

Mais cette stratégie pose plusieurs dilemmes :

1. Le risque d’un engrenage militaire
   • La Somalie reste un territoire instable, avec des groupes armés en constante mutation.
   • Une intervention prolongée pourrait attirer les États-Unis dans un nouveau bourbier militaire.
2. Une légitimité fragile sur le terrain
   • Si le gouvernement somalien soutient l’opération, la population locale pourrait percevoir ces frappes comme une ingérence étrangère.
   • L’histoire récente montre que les campagnes de bombardements américains ont parfois renforcé le recrutement terroriste au lieu de l’affaiblir.

Entre calcul politique et enjeux géostratégiques

Le retour en force de Washington en Somalie ne peut être compris indépendamment du contexte géopolitique global.

• La menace djihadiste reste présente : L’EI en Somalie est un acteur émergent, mais al-Shabaab (affilié à al-Qaïda) demeure la force dominante.
• Concurrence avec d’autres puissances :
  • La Chine investit de plus en plus en Afrique de l’Est, et la Russie y renforce sa présence sécuritaire.
  • Trump pourrait chercher à empêcher ces puissances rivales de remplacer l’influence américaine dans la région.

Cette frappe militaire pourrait donc être un premier signal d’un retour offensif des États-Unis en Afrique, mais à quel prix ?

Vers une nouvelle guerre contre le terrorisme ?

Trump se replace dans une logique de guerre préventive, refusant la prudence diplomatique adoptée par ses prédécesseurs.

Les grandes questions à surveiller dans les mois à venir :

1. Vers une escalade militaire ?
   • D’autres frappes suivront-elles en Somalie ou ailleurs ?
   • La stratégie de Trump inclura-t-elle une réimplantation de forces au sol ?
2. Impact sur la politique intérieure américaine
   • Cette approche renforce son image de leader fort, mais pourrait diviser l’opinion.
   • Les démocrates dénoncent déjà une politique agressive sans vision à long terme.
3. Réactions internationales
   • L’Union africaine, l’ONU et d’autres acteurs pourraient critiquer l’unilatéralisme américain.
   • Les groupes jihadistes pourraient exploiter ces frappes pour légitimer de nouvelles attaques.

Une victoire militaire, mais un pari risqué

Trump a marqué son retour sur la scène internationale avec un message brutal : les États-Unis frapperont partout où ils percevront une menace.

Mais si cette démonstration de force peut renforcer son leadership à court terme, elle comporte aussi des risques majeurs : l’embrasement d’une nouvelle guerre asymétrique, l’isolement diplomatique et le retour de conflits que Washington cherchait à éviter.

💬 Trump renforce-t-il la sécurité des États-Unis ou alimente-t-il une nouvelle escalade militaire ? Partagez vos réflexions.