Trump et Zelensky : Un espoir pour la paix en Ukraine ?

Trump et Zelensky Un espoir pour la paix en Ukraine

Entre ambitions diplomatiques et tensions géopolitiques, les défis d’un accord de paix durable.


L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis relance les espoirs d’une résolution rapide du conflit en Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans son discours de Nouvel An, a affirmé que Trump est non seulement prêt, mais également capable de mettre fin à l’agression russe. Mais derrière cet optimisme se cachent des défis géopolitiques majeurs qui compliquent toute perspective de paix.

Un message d’espoir de Zelensky

Dans son allocution, Zelensky a salué le soutien constant des alliés occidentaux, en particulier des États-Unis. Il a rappelé ses conversations avec le président sortant Joe Biden et le président élu Donald Trump, exprimant sa confiance en ce dernier : « Je n’ai aucun doute que le nouveau président américain veut et peut instaurer la paix et mettre fin à l’agression de [Vladimir] Poutine. »

Cependant, Zelensky a averti que la paix ne peut être atteinte à tout prix. « Une paix véritablement juste ne peut pas reposer sur le principe de ‘passons l’éponge’, » a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de tenir la Russie responsable des pertes humaines et de la destruction causées par le conflit. Pour Zelensky, la résolution du conflit dépend avant tout de la capacité à « contraindre la Russie à une paix juste. »

Les ambitions de Trump pour une paix rapide

Donald Trump a promis, pendant sa campagne électorale de 2024, de mettre rapidement fin à la guerre en Ukraine. Parmi les propositions de son équipe figurent un gel du conflit, un report de 20 ans des aspirations de l’Ukraine à intégrer l’OTAN, et la création d’une zone démilitarisée surveillée par des forces de maintien de la paix européennes. Ces idées, bien qu’ambitieuses, suscitent des interrogations sur leur faisabilité et leur acceptabilité par les parties en présence.

Trump semble vouloir adopter une approche pragmatique en cherchant à équilibrer les intérêts de l’Ukraine et de la Russie. Mais cette approche se heurte à la réalité des tensions géopolitiques : Moscou refuse catégoriquement toute perspective d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN et exige des garanties de sécurité à long terme.

Les exigences russes et le rôle de Lavrov

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a indiqué que Moscou reste ouverte aux négociations avec l’administration Trump, mais uniquement dans certaines conditions. Selon Lavrov, un accord de paix doit inclure des garanties juridiquement contraignantes pour la sécurité de la Russie et ne peut pas se limiter à un gel temporaire des hostilités. Il a également souligné que les objectifs stratégiques de la Russie dans ce conflit restent inchangés : neutralité, démilitarisation et « dénazification » de l’Ukraine.

Pour la Russie, les aspirations de Kiev à rejoindre l’OTAN demeurent une ligne rouge. Moscou estime que ces ambitions ont été un des principaux déclencheurs du conflit, tout en insistant sur le retrait complet de l’Ukraine des territoires que la Russie considère désormais comme les siens, y compris Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporojie.

Les défis d’une paix durable

L’idée d’un accord de paix supervisé par Trump soulève plusieurs questions. D’un côté, l’Europe pourrait être tentée par un compromis rapide pour stabiliser la région et éviter de nouvelles escalades. De l’autre, Kiev reste farouchement opposée à toute concession territoriale ou à une neutralité imposée, qui pourrait affaiblir sa souveraineté à long terme.

Pour l’Union européenne, qui continue de soutenir l’Ukraine militairement et économiquement, un accord de paix gelant le conflit pourrait sembler attractif, mais risquerait de laisser des tensions latentes. Par ailleurs, la montée en puissance de nouveaux acteurs sur la scène internationale, tels que la Chine, complexifie davantage l’équation géopolitique.

Un équilibre fragile

Alors que Trump s’apprête à entrer en fonction, sa capacité à naviguer entre les intérêts divergents de l’Ukraine, de la Russie et de leurs alliés sera mise à l’épreuve. La promesse d’une paix rapide pourrait séduire les électeurs américains, mais sur le terrain, les obstacles restent immenses.

Le conflit en Ukraine, loin d’être un simple affrontement régional, incarne les tensions profondes d’un ordre mondial en mutation. Entre l’expansion de l’OTAN, les revendications de sécurité de la Russie et la quête d’autonomie de l’Ukraine, la recherche d’une paix juste et durable nécessitera plus qu’un gel temporaire des hostilités. Elle demandera une vision claire, une diplomatie habile et un engagement international sans précédent.

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Noé Juwe Ishaka ; Ph.D Candidate ; Adler University, Chicago Campus, IL

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