Serge Daniel « Accusation aussi grave qu’infondée », ce sont les mots du représentant du Mali à l’ONU pour répondre à un diplomate algérien. Celui-ci a récemment affirmé avoir appris qu’un drone de l’armée malienne a effectué une frappe dans le nord du Mali, tuant une vingtaine de civils.
L’ambassadeur malien Issa Konfourou, dans son intervention devant le Conseil de sécurité, a poursuivi « En colportant à la légère ces informations de presse non vérifiées, le diplomate algérien se fait le relai de la propagande terroriste dans notre région. »
Le ton monte à nouveau entre Bamako et Alger. Le Mali martèle que ce sont bien des terroristes qu’il a éliminés fin août dans le Nord, non loin de la frontière algérienne. Devant le Conseil de sécurité, le diplomate malien a également publiquement demandé à son grand voisin algérien d’adopter une attitude « plus constructive et plus respectueuse du Mali et de son peuple ».
La junte malienne s’inquiète : il ne faut pas que les armes fournies à l’Ukraine par les occidentaux viennent entretenir le conflit au Sahel. Car tout cela risquerait de « déstabiliser davantage nos pays », a conclu l’ambassadeur du Mali à l’ONU.
Algérie et Mali en froid depuis la fin de l’accord de paix d’Alger
En janvier 2024, dans une déclaration, la junte malienne a officiellement déclaré caduc l’accord de paix d’Alger signé entre le Mali et les rebelles, avec « effet immédiat ». Cette décision a été perçue par les analystes comme un coup dur porté à l’influence de l’Algérie dans la région.
Depuis, Bamako a renforcé ses relations avec, par exemple, Rabat plutôt en froid avec Alger. L’arrivée des mercenaires du groupe russe Wagner dans le septentrion malien, dans une région qui a une frontière avec l’Algérie n’a pas arrangé la situation.
On se souvient de ces propos du président Algérien Abdel-Majid Tebboune : « l’argent que coûte cette présence serait mieux placé et plus utile s’il allait dans le développement du Sahel ».
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