Russie félicite Trump pour avoir déclaré que l’OTAN était la cause majeure de la guerre en Ukraine

Des déclarations qui suscitent des tensions diplomatiques et soulèvent des interrogations sur l’avenir de l’élargissement de l’Alliance atlantique

Les déclarations du président américain Donald Trump, estimant que l’engagement des États-Unis en faveur de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN était l’une des principales causes de la guerre en Ukraine, ont provoqué un nouvel émoi sur la scène internationale.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a salué mercredi les propos du président Trump, affirmant qu’il était « le premier, et à ce stade le seul dirigeant occidental à reconnaître publiquement et bruyamment » le rôle que l’expansion de l’Alliance atlantique aurait joué dans l’éclatement du conflit.

L’échange de reproches entre Kiev et Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réagi en accusant Donald Trump d’évoluer dans une « bulle de désinformation » et a exprimé le souhait de voir l’entourage du président américain « mieux informé » au sujet de l’Ukraine. Zelensky répondait notamment à une allégation selon laquelle sa cote de popularité serait de seulement 4 %. Selon un institut de sondage basé à Kiev, elle se situe plutôt autour de 57 %.

Le dirigeant ukrainien a également rejeté toute mise en cause de sa légitimité, à la suite des propos de Donald Trump l’accusant d’avoir « déclenché la guerre avec la Russie » et d’être peu apprécié par ses concitoyens.

« Nous constatons que la désinformation vient de Russie, qu’elle touche le public américain et qu’elle atteint le président Trump », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse retransmise à la télévision ukrainienne.

Contexte et implications géopolitiques

L’échange verbal survient alors que Washington et Moscou poursuivent des pourparlers à Riyad pour tenter de trouver une issue au conflit. Selon la Russie, l’OTAN devrait renoncer définitivement à sa promesse, formulée en 2008, d’intégrer un jour l’Ukraine.

Moscou juge inenvisageable la présence de troupes de l’Alliance ou d’États membres de l’OTAN sur le sol ukrainien, même sous un mandat différent (comme une force de maintien de la paix).

Cette exigence russe est au cœur des tensions depuis le début de l’invasion en février 2022, Moscou considérant une Ukraine pro-occidentale et prête à rejoindre l’OTAN comme une menace directe pour sa sécurité.

Washington, de son côté, avait jusque-là maintenu une position ouverte à l’élargissement de l’Alliance, tout en soulignant que chaque pays souverain avait le droit de déterminer ses alliances.

C’est sur ce point que le président Trump, en attribuant une responsabilité majeure à l’OTAN dans l’escalade, diverge de l’approche traditionnelle américaine.

Réactions en Europe

Sur le Vieux Continent, les déclarations du président Trump suscitent de l’incompréhension. La porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, a déclaré mercredi que la France « ne comprenait pas la logique » de l’affirmation selon laquelle l’Ukraine serait responsable de sa propre invasion.

Paris, comme de nombreux autres États membres de l’UE, estime que la Russie porte la responsabilité première du conflit, notamment en raison de son recours à la force militaire pour annexer des territoires ukrainiens.

Cette divergence d’opinions entre les alliés traditionnels – les États-Unis et plusieurs pays de l’UE – témoigne des fractures que la guerre a creusées dans l’architecture de sécurité occidentale.

Alors que l’Union européenne réaffirme régulièrement son soutien à l’Ukraine, le positionnement singulier de Donald Trump souligne des lignes de faille politiques et diplomatiques, au moment où l’OTAN tente de faire bloc face à la menace russe.

Enjeux et perspectives

  • L’avenir de l’OTAN : Les propos de Donald Trump remettent sur la table la question sensible de l’élargissement futur de l’Alliance et la fiabilité des garanties de sécurité offertes à l’Ukraine.
  • Crédibilité de Zelensky : Le président ukrainien, dont la popularité reste solide sur le plan national, se retrouve confronté à une campagne de désinformation visant à affaiblir sa position dans les négociations internationales.
  • Rôle de la Russie : Moscou se sert de ces divergences transatlantiques pour souligner la légitimité de ses revendications, exigeant notamment l’abandon formel de la perspective d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.
  • Coordination euro-américaine : Les critiques de la France et d’autres pays européens à l’encontre des propos de Trump révèlent un climat diplomatique tendu, accentuant les incertitudes sur le front commun à adopter face à la Russie.

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Alors que les négociations se poursuivent, il demeure difficile de prévoir si la vision défendue par Donald Trump – reliant directement l’adhésion potentielle de l’Ukraine à l’OTAN à l’origine du conflit – pourra influencer le cours des pourparlers.

Les enjeux restent considérables pour la sécurité en Europe de l’Est et la stabilité globale, tant la guerre en Ukraine a profondément reconfiguré les relations internationales.

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