Retour sur la cérémonie d’ouverture du XIXe sommet de la Francophonie à Villers-Cotterêts

Retour sur la cérémonie d’ouverture du XIXe sommet de la Francophonie à Villers-Cotterêts

L’essentiel ►Des dizaines de chefs d’État et de gouvernement se trouvent ce vendredi au château de Villers-Cotterêts, à environ 70 kilomètres au nord-est de Paris.

Une ville où le roi François Ier avait signé, en 1539, l’ordonnance imposant l’usage du français en lieu et place du latin dans tous les actes de l’administration et de la justice du royaume de France, et où Emmanuel Macron, natif de la région picarde, a inauguré l’an passé la Cité internationale de la langue française.

►Ce XIXe sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie, institution qui regroupe 88 États et gouvernements membres, se déroule cette fois sur fond de crises mondiales multiples. L’occasion pour les dirigeants présents d’échanger sur la crise en cours au Proche-Orient, mais également sur les conflits armés en Afrique. Une délégation du Liban, membre de l’OIF, devait rencontrer les cadres de l’organisation. De nombreux dirigeants africains ont également fait le déplacement.

►Étalé sur deux jours, d’abord ce vendredi à Villers-Cotterêts, puis le lendemain au Grand Palais, à Paris, le rendez-vous a pour thème cette année « Créer, innover et entreprendre en français ». Mais le président français confirme, dans un entretien accordé à la presse régionale, sa vision de la Francophonie comme « un espace de médiation », « de dialogue pour régler des différends politiques comme c’est le cas entre la République démocratique du Congo et le Rwanda ».

« On essaiera d’ailleurs d’avancer sur ce sujet », ajoute-t-il, alors que des entretiens étaient prévus avec ses homologues des deux pays. Le couple présidentiel français, Brigitte et Emmanuel Macron, accueille le nouveau dirigeant vietnamien To Lam à Villers-Cotterêts, en compagnie de Louise Mushikiwabo, ce vendredi 4 octobre.

Nos dernières informations 14h20 : Clôture musicale avec « Li Beyrouth », d’Hiba Tawaji, en compagnie de la garde républicaine Après Aya Nakamura lors de la cérémonie d’ouverture des JO 2024 à Paris, puis « Freed from desire », de Gala, à Montmartre pendant les Jeux, la garde républicaine française est à Villers-Cotterêts pour accompagner l’artiste libanaise Hiba Tawaji, sous la direction du lieutenant-colonel Bastien Stil, en clôture de cette cérémonie d’ouverture du XIXe sommet de la Francophonie.

14h15 : Quelques éléments supplémentaires concernant les propos d’Emmanuel Macron Le président français, qui a lancé cette cérémonie, a expliqué pendant son discours que la Francophonie constitue à ses yeux un « espace d’influence », plaidant pour que ses membres portent « ensemble une diplomatie » défendant partout « à travers la planète » la « souveraineté et l’intégrité territoriale », « sans doubles standards », de l’Ukraine jusqu’au Liban.

La Francophonie est un espace d’influence diplomatique qui nous permet d’embrasser les enjeux du siècle. Je crois profondément que la Francophonie, oui, est un lieu où nous pouvons ensemble porter une diplomatie qui défend la souveraineté, l’intégrité territoire, partout à travers la planète.

01:11 Extrait du discours d’Emmanuel Macron sur espace francophone Pierre Firtion

14h05 : L’acteur et scénariste français Guillaume Gallienne est l’intervenant suivant « Performance de Guillaume Galienne de la Comédie française », annonçait le programme. L’acteur français prend la parole et récite une ode à l’écriture en français, « l’écriture en Francophonie », français imprégné de toutes les autres langues.

« Quelle vérité ancestrale se cache au cœur de la langue ? », interroge-t-il, sibyllin.

14h00 : Fin de la table ronde consacrée, l’heure de la conclusion de la cérémonie L’espace numérique doit être « plurilingue », défend le patron d’Arte en guise de conclusion. Les participants appellent les plateformes numériques à rendre ces dernières « plus sûres », « transparentes », « modératrices dans toutes les langues », pour « protéger » l’espace informationnel, « préserver la diversité linguistique ».

« Il ne s’agit pas de réguler pour limiter », mais de faire en sorte que le numérique reste « un lieu de l’émancipation ». Les pays membres lancent « l’Appel de Villers-Cotterêts », une invitation pour les grands acteurs du numérique à notamment « lutter contre tous ces discours de haine ».

13h45 : Les participants qui s’expriment désormais parlent de l’IA Longue séquence consacrée à l’émergence de l’intelligence artificielle dans nos modes de vie, sous tous ses aspects et notamment linguistiques. Une table ronde intitulée « La Francophonie à l’ère du numérique : défis et opportunités ».

Outre Bruno Patino, la parole a été donnée à Patricia Toledo de Campos Mello, rédactrice en chef de Folha de Sao Paulo, Amandeep Singh Gill, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour les technologies, ou encore Fann Attiki, écrivain congolais, notamment.

13h30 : Le patron de la chaîne Arte prend la parole à son tour Bruno Patino est l’orateur suivant de ce sommet. L’occasion pour lui de faire l’inventaire de l’état de l’information dans le monde, dans un contexte délicat pour les journalistes, du fait notamment des changements technologiques qui l’impactent.

13h25 : Passation de relais entre la Tunisie et la France Le flambeau est transmis, la France prend la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie dans le sillage de la Tunisie. La cérémonie se poursuit avec la diffusé d’un court film dédié à la Francophonie. La première dame française Brigitte Macron, en compagnie des dirigeants des Etats membres de l’OIF dont Félix Tshisekedi.

13h25 : Fin du discours de la secrétaire générale de l’OIF Louise Mushikiwabo évoque les nouvelles adhésions qui seront soumis aux membres demain. La secrétaire générale délivre au passage un discours ouvrant la porte à son remplacement à l’occasion du prochain sommet de la Francophonie, au bout de deux mandats, dressant à la fois un bilan de son action doublé d’un plaidoyer pour l’avenir de l’organisation.

« Le cap est posé pour une Francophonie de terrain », « influente dans le monde ». « Moi, accompagnée de mes équipes, je poursuivrai avec la même vigueur la belle mission que vous m’avez confiée. » « Accélérer le rythme », « avancer à la cadence de notre jeunesse », lui offrir un « espace apaisé ».

Et de plaider pour un « multilatéralisme rénové, dans un monde de plus en plus divisé et troublé ».

13h20 : « L’OIF, aujourd’hui, c’est aussi la priorité aux femmes » « L’OIF, aujourd’hui, c’est aussi la priorité aux femmes », fait remarquer Louise Mushikiwabo, égrainant la liste des projets et progrès en la matière, par exemple en termes d’éducation.

Et de s’arrêter par la suite sur l’apport possible de l’intelligence artificielle à la Francophonie, dans des secteurs comme la traduction.

13h15 : Mme Mushikiwabo s’inquiète de l’état du monde Ces dernières années, et ces dernières semaines, « le monde a vécu une forte recrudescence de tensions politiques et sécuritaires qui ont largement impacté l’espace francophone », déplore la secrétaire générale de l’OIF.

« Je suis consciente que notre influence reste modeste. En revanche, nos actions sur le terrain et dans la proximité progresse. » 13h10 : « La Francophonie n’est pas la Françafrique » « Non, la Francophonie n’est pas un repli sur soi contre l’anglais, c’est tout le contraire, fait remarquer Louise Mushikiwabo. C’est une communauté qui promeut la langue française dans la diversité linguistique. » « Non, ajoute-t-elle, la Francophonie n’est pas la Françafrique.

Elle n’est pas seulement hexagonale ou africaine, elle est mondiale. » « Demain, nous serons plus que 88. C’est une enceinte dynamique, moderne. » 13h10 : Louise Mushikiwabo salue les progrès effectués par l’organisation « En affichant son internationalisation, la cité adhère au caractère nomade de la Francophonie », souligne la secrétaure générale de l’OIF au sujet de la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts.

« L’enceinte historique, dotée des outils numériques du XXIe siècle, symbolise notre ouverture », estime Mme Mushikiwabo. Les présidents de Côte d’Ivoire et du Rwanda, Alassane Ouattara et Paul Kagame, ce vendredi 4 octobre 2024 à Villers-Cotterêts.

13h05 : Fin du discours du représentant de la Tunisie Kamel Madouri remercie Emmanuel Macron pour son accueil chaleureux et plaide pour que ce rendez-vous soit un succès pour la Francophonie. Louise Mushikiwabo prend la parole.

13h00 : Le chef du gouvernement tunisien donne son avis sur la crise au Proche-Orient Saluant l’ambition de la Francophonie de peser sur les affaires du monde, le Premier ministre tunisien demande le rejet de toute « immixtion » dans les affaires des autres pays. « La Tunisie ne cache pas son indignation et son inquiétude face au génocide » en cours à Gaza, lance M. Madouri. Il témoigne également de sa solidarité avec le Liban, et s’inquiète d’un « risque d’embrasement aux retombées imprévisibles ».

12h55 : Kamel Madouri salue le rôle de son pays joué à l’OIF Le chef du gouvernement tunisien rend hommage à la France pour l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, avant de se réjouir du bilan de son pays à la tête de l’espace francophone.

« Nous n’avons ménagé aucun effort, dit-il. Je me félicite en outre que le sommet présent s’insère dans la continuité de celui de Djerba. » Le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte, avec la secrétaire générale de la Francophonie Louise Mushikiwabo, posent ensemble au milieu des participants du XIXe sommet de la Francophonie à Villers-Cotterêts, ce vendredi 4 octobre.

12h50 : Fin du discours du chef de l’État français Le président Macron termine son discours par ces mots : « Longue vie à la langue française. » La Tunisie prend la relève, par la voix de son Premier ministre.

12h45 : Le français, «  une langue de résistance, de combat, parfois de contrebande  » Villers-Cotterêt va bientôt accueillir un collège international de la langue française, rapporte le président. « L’enseignement et la traduction du français sont les vecteurs de notre langue. » Et de souligner « l’hospitalité » de la langue française, et sa capacité à s’inscrire depuis toujours dans le multilinguisme, en important linguistiquement des éléments venant de l’arabe ou encore du mandarin.

« C’est une langue de résistance, de combat, parfois de contrebande, toujours d’invention et de réinvention. » « Une utopie, un courant d’air constamment en métissage. »

12h40 : M. Macron rappelle que le français est une langue commerciale Le français, langue de passage par excellence, « permet d’entreprendre, de commercer », poursuit Emmanuel Macron. Attractivité, entrepreneur, sont des mots français, malgré tout ce que pensent nos amis anglophones, souligne M. Macron, en référence à des propos erronés de Donald Trump, il y a quelques années. Innovation, inventions sont également des mots français, souligne-t-il.

12h35 : Le président Macron fait part de sa vision de la Francophonie « Cette Francophonie qui nous unit a été pensée et voulue par d’autres que la France elle-même », et d’abord des écrivains, rappelle Emmanuel Macron, jusqu’à l’institutionnalisation de 1970 à Niamey. « Notre langue est un espace qui se construit », poursuit le chef de l’Etat, « pour s’informer, comprendre le monde ». « Notre langue est aussi un espace pour créer. »

12h30 : Le président Emmanuel Macron prend la parole Le président de la République se félicite que le château de Vilers-Cotterêts soit désormais « un lieu vivant, pas simplement un musée, mais bien une cité, lieu d’accueil, de recherche et d’exploration ».

12h00 : Les participants sont tous arrivés à Villers-Cotterêts L’ensemble des dirigeants participant au XIXe sommet de la Francophonie sont désormais réunis à l’intérieur du château de Villers-Cotterêts autour du président Macron et de la secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo. La cérémonie d’ouverture doit démarrer vers 12h30 TU.

Outre M. Macron et Mme Mushikiwabo, la personne représentant la Tunisie, pays hôte du précédent sommet de l’organisation, doit s’exprimer également. RéécouterThani Mohamed Soilihi: «La France fait beaucoup et s’engage énormément dans le cadre de la Francophonie»   Avant la cérémonie d’ouverture Jeudi, à la veille de l’événement, le chef de l’État a reçu, à l’Élysée, le Tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, et tous deux sont convenus de « renforcer la coopération » bilatérale dans « les domaines économique, militaire et culturel ».

M. Macron a réaffirmé la « disponibilité de la France à accompagner le Tchad dans la mise en œuvre de ses priorités de développement économique et social », rappelant « l’importance pour la France du partenariat privilégié qu’elle entretient avec le Tchad ».

Emmanuel Macron et Louise Mushikiwabo accueillent le président malgache Andry Rajoelina à la Cité internationale de la langue française, à Villers-Cotterêts, pour le XIXe sommet de l’OIF.

Le président de la République a également reçu le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, réaffirmant notamment la détermination de la France à soutenir la souveraineté et l’intégrité territoriale de ce pays, ainsi que son attachement aux discussions en cours avec l’Azerbaïdjan.

Emmanuel Macron a par ailleurs vu Salomé Zourabichvili, son homologue de Géorgie, saluant l’accès de son pays au statut de candidat à l’entrée dans l’Union européenne, mais regrettant l’adoption récemment de lois qui ont fait dévier Tbilissi, considère-t-il, de sa trajectoire.

À noter enfin que le numéro un français, toujours jeudi, s’est entretenu par ailleurs avec le roi du Cambodge, Norodom Sihamoni, le remerciant lui aussi pour sa venue à l’occasion de ce sommet, et s’enthousiasmant pour la candidature de son pays à l’organisation du prochain sommet de l’OIF, en 2026.

Une démarche qui contribue, estime M. Macron, à la dynamique francophone dans l’Indopacifique. Le président de la Transition gabonaise Brice Oligui Nguema accueilli par le couple Macron à Villers-Cotterêts, ce vendredi 4 octobre.

La secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, s’est pour sa part exprimé dans les colonnes de l’Agence France-Presse peu avant le sommet. « J’aimerais bien qu’ils reviennent », a-t-elle notamment confié, au sujet des trois pays du Sahel actuellement suspendus de l’organisation, à savoir le Niger, le Mali et le Burkina Faso.

« La Francophonie est née au Niger. Notre constitution politique est nommée la déclaration de Bamako, au Mali », rappelle l’ancienne ministre rwandaise. Ça me met mal à l’aise de ne pas avoir ces pays avec nous (…) Mais il faut qu’il y ait de la volonté de l’autre côté. On ne peut pas travailler avec un partenaire qui n’est pas prêt à travailler avec nous.

À Mitahato, «premier village francophone du Kenya», parler français est «une grande opportunité» Si ces trois pays entretiennent des relations particulièrement compliquée depuis qu’ils ont vécu des coups d’État, et n’ont pas été invités à ce rendez-vous, la Guinée, où des militaires sont au pouvoir depuis trois ans, a pour sa part vu sa suspension levée fin septembre.

« Est-ce que ça veut dire que la Guinée remplit toutes les conditions, coche toutes les cases sur les questions de démocratie, de droits et libertés ? Absolument pas. Mais la Guinée a fait des progrès, considère Mme Mushikiwabo. Avec son retour, nous avons plus d’interactions, plus de leviers. L’exclusion des États n’est pas une solution. »

La ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Yassine Fall, reçue au château de Villers-Cotterêts par son homologue français Jean-Nël Barrot, ce vendredi 4 octobre. Créée pour favoriser la coopération culturelle, la mission de l’Organisation internationale de la Francophonie ne se limite pas actuellement à la promotion du français, cinquième langue la plus parlée au monde.

Elle promeut également « la paix, la démocratie et les droits de l’homme », et ambitionne d’« appuyer l’éducation », ou encore de « développer la coopération économique ». L’OIF est peu à peu devenue un « bloc », explique sa dirigeante, à l’influence encore « modeste » mais croissante, selon elle.

L’organisation n’est pas toujours épargnée par les critiques. Et derrière elle la France non plus. Face à des besoins « qui explosent dans les pays francophones, la France brille par ses promesses, beaucoup moins par ses actes. Elle n’a en effet apporté que 1,7% des financements humanitaires dont les pays francophones avaient besoin pour répondre à leur crise », dénonce ce vendredi l’ONG Oxfam, qui accuse Paris d’hypocrisie.

La maire de Paris Anne Hidalgo arrive à la Cité internationale de la langue française pour le XIXe sommet de l’OIF, au château de Villers-Cotterêts ce vendredi 4 octobre.

Jeudi, plusieurs députés français se sont exprimés en faveur d’une évolution de l’Organisation internationale de la Francophonie dans les années à venir. Une ambition qui se heurte néanmoins à un budget étriqué, 67 millions d’euros en total.

« Nous restons une organisation modeste », confirme Louise Mushikiwabo. Une institution qui ne saurait, ajoute-t-elle, « résoudre les crises compliquées du monde ». « Ce n’est pas la Francophonie qui va régler la question du Liban. » Mais l’OIF, conclut sa secrétaire générale, « peut faire avancer les choses ».

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