Cette rencontre est convoquée alors qu’une vive tension persiste entre la RDC et le Rwanda, accusé de soutenir et de combattre aux côtés du M23 (Mouvement du 23 mars). A l’offensive depuis fin 2021, cette rébellion majoritairement tutsi s’est emparée ces derniers mois de vastes pans de territoire au nord de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Plusieurs initiatives diplomatiques ont été lancées pour faire taire les armes et apaiser les tensions, en vain jusqu’à présent. Des combats continuent d’opposer les M23 aux forces loyalistes et à des groupes armés dans le Nord-Kivu, une des régions de l’Est congolais en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés locaux et étrangers.
Pour lutter contre ces groupes, l’EAC a créé l’année dernière une force régionale devant comprendre des militaires kényans – arrivés à Goma à partir de novembre -, ougandais, burundais et sud-soudanais. Un mini-sommet réuni le 23 novembre à Luanda lui a confié la mission de « faire usage de la force » contre les rebelles du M23 s’ils refusaient de se retirer des zones occupées, ce qu’elle n’a pas encore fait.
À la demande de Kinshasa, cette force ne comprend pas de troupes rwandaises, mais quelques officiers rwandais étaient toutefois présents à son quartier général de Goma. Fin janvier, Kinshasa a fait savoir que ces officiers avaient été « enjoints de quitter le sol congolais pour des raisons sécuritaires ». Dans une lettre au ministre congolais des Affaires étrangères, le secrétariat général de l’EAC a demandé « une clarification urgente » sur cette décision.
Cette semaine encore, durant la visite du pape François à Kinshasa, Félix Tshisekedi a réitéré ses accusations contre Kigali. « Outre des groupes armés, des puissances étrangères avides des minerais contenus dans notre sous-sol commettent, avec l’appui direct et lâche de notre voisin le Rwanda, de cruelles atrocités », avait-il déclaré.
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