Depuis des semaines, le régime du président Félix Tshisekedi se raidit. Il muselle les voix discordantes et en est arrivé à réprimer dans la violence – avec l’aide d’une milice armée agissant à visage découvert en plein Kinshasa – la manifestation pacifique de ses opposants politiques.
Ses zélateurs ont beau chercher les arguments pour justifier l’injustifiable, l’étoile du président pâlit sur la scène internationale au rythme de ses excès et de ses errements.
Avoir mis la main sur les principaux organes chargés d’organiser la prochaine élection ne suffit plus à sa tranquillité. Depuis le milieu de la semaine dernière, dans la foulée de l’interdiction faite à Moïse Katumbi de se rendre au Kongo-central, les alcôves kinoises bruissaient de rumeurs sur la prochaine arrestation des quatre leaders de l’opposition (Matata, Fayulu, Sesanga, Katumbi) ou de leurs proches. Les noms de Salomon Kalonda et d’Olivier Kamitatu arrivaient en tête de liste.
#RDC: @SalomonKalonda le conseiller spécial de @moise_katumbi arrêté à l’aéroport international de N’djili alors qu’il s’apprêtait à quitter Kinshasa avec l’opposant candidat à la prochaine présidentielle Moise Katumbi pic.twitter.com/8a2jZ81RL3
— Stanis Bujakera Tshiamala (@StanysBujakera) May 30, 2023
Les voix du pouvoir ont eu beau démentir, les faits ont donné raison aux rumeurs ce mardi quand des hommes de la garde républicaine ont arrêté de manière musclée Salomon Kalonda.
Une énième dérive d’un pouvoir qui semble de moins en moins supporter la simple présence de ceux qui ne pensent pas comme lui.
Décidément, les régimes passent, la répression demeure. La violence aussi. Avec, ici, un sentiment d’impunité qui permet à ceux qui sont munis d’une bribe d’autorité de violer tous les droits et d’agir en plein jour.
Abou Dhabi by night
Comme de coutume, le roi était absent de ses terres quand les derniers faits se sont produits. Il pourra donc arguer , comme il en a pris l’habitude, qu’il n’était pas au courant. L’homme revenait de Pékin.
Un voyage retour qui, malgré tout le confort qu’offrent les chambres et les salles de bain du Boeing business Jet loué à la fameuse société Capitol Airlines Sarlu dirigée par l’ancien pilote d’Air Zaïre résident en Belgique Simon Diasolua, n’a pas empêché le locataire du palais de marbre de faire escale lundi soir à Abu Dhabi, où le couple présidentiel a pris ses habitudes.
Le vol s’est poursuivi ce mardi, sur le coup de 15h23, heure locale, en direction du nord. Pas de retour immédiat à Kinshasa donc. En espérant que si escale il devait y avoir à Bruxelles ou Paris, les autorités locales pourront au moins s’enquérir de la situation du conseiller spécial de Moïse Katumbi et évoquer l’évolution inquiétante de la situation en République « démocratique » du Congo.
Il est désormais impossible d’ignorer ces dérives. La « diplomatie du bisou » ne peut plus suffire sous peine d’apparaître comme de la faiblesse voire de la complaisance coupable.
RDC : Répression de l’opposition, « la diplomatie du bisou ne suffit pas »
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