RDC : Qui veut vraiment la paix dans l’est ?

RDC : Qui veut vraiment la paix dans l’est ?

Les armes devraient se taire ce vendredi à 18 heures dans l’est de la République démocratique du Congo. Selon un accord trouvé mercredi soir entre responsables congolais, rwandais, burundais, angolais et kényan, la rébellion du M23 doit déposer les armes et se retirer des positions conquises depuis la reprise de son offensive dans le Nord-Kivu, il y a près de cinq mois. Soit un territoire pratiquement aussi vaste que la Belgique. Jusqu’ici, malgré les déclarations du président Tshisekedi, malgré la mobilisation des deux seuls avions de chasse dont dispose la RDC, les rebelles poursuivent immanquablement leur progression et ceinturent progressivement la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, forte de plus de 2 millions d’habitants.

Les rebelles vont-ils entendre cet appel ? Le texte signé à Luanda prévient qu’en cas de non-respect, la force régionale des pays de l’East African Community envoyée au Congo pourra “faire usage de la force pour les pousser à se soumettre”. Ces contingents des pays voisins de la RDC peuvent-ils réussir là où les troupes onusiennes de la Monusco, déployées depuis plus de vingt ans, ont échoué ? Le doute est permis. D’autant que les perspectives sont minces pour ces “rebelles”, considérés comme des “terroristes” par Kinshasa qui refuse de négocier avec eux tant qu’ils n’auront pas abandonné tout le territoire conquis. En 2013, ces mêmes rebelles, qui avaient occupé Goma quelques jours, avaient accepté de se retirer sous la pression de leurs parrains ougandais (très silencieux aujourd’hui) et rwandais et une bonne volonté de façade du Kinshasa de Joseph Kabila avant d’être abandonnés à leur sort.

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Dans ce contexte, il faut craindre que les gesticulations actuelles soient stériles et ne modifient rien sur le terrain. La solution est politique. Refuser d’écouter les revendications du M23, d’engager une négociation directe ne permettra jamais de trouver une solution… et fera le jeu des voisins qui pourront continuer à puiser allègrement dans les richesses congolaises.

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