L’histoire de la RDC est tout aussi riche que complexe et ses démons ne semblent jamais très loin. Au 19e siècle, en 1873, le Congo subit une série d’incursions militaires menées par le roi Rwabugiri Kigeli IV du royaume Rwandais pour conquérir les terres congolaises dites perdues lors de la délimitation et de la démarcation des frontières coloniales (en se basant sur la cartographie de l’époque pré cloniale et coloniale, ces allégations sont sans fondement). Aujourd’hui, c’est au tour du président rwandais Paul Kagame de faire de même. Au Bénin, répondant à une question au sujet de la RDC, le président Paul Kagame revient sur les mêmes propos concernant les pertes de terres suite à la délimitation frontalière, soulignant que le problème est plus grand que lui et son homologue et « partenaire » Félix Tshisekedi.
La réaction, où plutôt l’ absence de réaction de la communauté internationale face à cette déclaration gravissime de Paul Kagame suscite bien des questions sur un éventuel plan du démembrement de l’actuel RDC.
Que dire donc du principe universel de souveraineté ainsi que du droit international. Est-ce juste des slogans vides et creux qui ne s’appliquent pas aux plus faibles ? Y a-t-il une justice à deux vitesses.
Revenons sur la délimitation et démarcation des frontières. La charte de l’Organisation de l’Union Africaine souligne “la souveraineté, l’intégrité territoriale et le respect des frontières héritées à l’indépendance comme piliers de la légitimité des États-nations africains”, des mots repris dans l’Acte Constitutif de l’Union Africaine. Voici le prolongement du raisonnement “pour les dirigeants africains lors de l’indépendance, le maintien des frontières coloniales constitue une solution pratique pour assurer une transition en bon ordre de l’ancien État colonial à l’État indépendant. Il s’agit de garantir l’unité du continent dans l’ère post-coloniale et d’ éviter ainsi d’ouvrir la boîte de Pandore des disputes territoriales et des revendications sécessionnistes. Exemples: le cas du Maroc, de la Somalie et de la sécession du Biafra et même celle du Katanga. Pourquoi le Rwanda (pays africain en l’occurrence) pourrait-il faire exception ?
Ayant établi la problématique extérieure, établissons également celle du régime en place de Félix Tshisekedi. Depuis son accession au pouvoir en 2019, Félix Tshisekedi est en quête de légitimité extérieure. De ce fait, il a décidé de se rapprocher de Paul Kagame. Il a ainsi commis ce que la majorité des Congolais considère à ce jour comme le pêché cardinal en signant unilatéralement et dans l’opacité (un vice de procédure de gouvernance) plusieurs contrats commerciaux et en déclenchant le processus d’adhésion de la RDC aux États de la communauté de l’Est (EAC). Parmi les conditions de Paul Kagame, le retour des réfugiés congolais (qui sont-ils exactement ? ) et le rapatriement des militaires (rebelles) du M23.
Suite au non-respect des accords, le M23 a repris la guerre. Disposant d’un arsenal militaire impressionnant, le M23 jouit du soutien du Rwanda selon un rapport de l’ONU.
L’adhésion de la RDC à l’EAC (dont le Rwanda est membre) pose également de plusieurs problèmes car sa charte dispose des articles qui remettent en cause l’intégrité territoriale ainsi que son intégration régionale.
Les faits ci-dessus étant clairement établis, il y a lieu de s’interroger :
1. Pour quelle raison Félix Tshisekedi ne rompt-il pas les relations avec Paul Kagame?
2. Pour quelle raison Félix Tshisekedi n’abroge-t-il pas l’adhésion de la RDC à l’EAC?
3. Quel agenda Tshisekedi poursuit-il car il n ‘y a aucune réponse adéquate face à l’agression rwandaise et la tragédie congolaise? Ces questions démontrent l’échec de Tshisekedi pour sécuriser l’ensemble du peuple congolais et le pays semble scindé en deux réalités entre l’ouest et l’est.
La complaisance de Félix Tshisekedi est indicative d’un choix. Il semble avoir choisi de sauver son pouvoir et cela au détriment de la souveraineté de la RDC et de son intégrité territoriale. Comme le fit le gouvernement de Vichy face à l’occupation allemande, l’actuel régime congolais a fait son choix.
Pour la sauvegarde de la RDC, seule l’histoire du monde doit de facto nous servir d’élément de référence.
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