L’un des changements majeurs concerne la réaffectation de Jean-Pierre Bemba. Il quitte le ministère de la Défense pour prendre en charge celui des Transports, tout en conservant son rang de vice-Premier ministre. Plusieurs sources indiquent qu’il supportait de plus en plus mal les critiques provenant des proches du président Félix Tshisekedi. Toutes les dépenses militaires et les équipements étaient scrutés de près.
De plus, les relations n’étaient pas toujours faciles avec certains membres de la chaîne de commandement militaire. Jean-Pierre Bemba rejoint ainsi le ministère des Transports, un domaine qu’il connaît bien, ayant dirigé notamment une compagnie aérienne. Son remplaçant en tant que vice-Premier ministre chargé de la Défense est Guy Kabombo Muadiamvita, un membre du premier cercle d’influence de Félix Tshisekedi.
Dans l’appareil sécuritaire, il collaborera particulièrement avec Jacquemain Shabani, nommé vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, également un membre du parti présidentiel et proche de Félix Tshisekedi. Cela confirme un recentrage du contrôle de l’appareil sécuritaire autour du chef de l’État. Félix Tshisekedi garde aussi la main sur la diplomatie, avec la nomination de Thérèse Kayikwamba Wagner à la tête du ministère des Affaires étrangères.
Ce choix marque un changement de profil, avec l’arrivée d’une technocrate chargée de succéder à l’expérimenté Christophe Lutundula. L’une de ses missions sera notamment de continuer la bataille diplomatique contre le Rwanda, particulièrement à l’ONU, auprès des membres du Conseil de sécurité. L’armada diplomatique est complétée par un ministère de l’Intégration régionale et un poste de ministre délégué auprès des Affaires étrangères.
« Montée en puissance de l’UDPS » La nouvelle équipe comprend 54 membres, contre 57 pour le précédent gouvernement. Parmi les changements notables, les ministres sortants des Affaires étrangères Christophe Lutundula, de l’Intérieur Peter Kazadi, des Finances Nicolas Kazadi, quittent le gouvernement. Et sont remplacés respectivement par Thérèse Kayikwamba Wagner aux Affaires étrangères, Jacquemain Shabani à l’Intérieur, et Doudou Fwamba Likunde aux Finances. C’est un gouvernement de compromis, explique le politologue Christian Ndombo Moleka, mais qui témoigne d’une « montée en puissance de l’UDPS ».
Ce nouveau gouvernement témoigne d’« une mainmise de l’équipe qui a battu campagne et de l’UDPS qui est monté en puissance », explique le politologue Christian Ndombo Moleka.
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