Pour sa première visite en République démocratique du Congo, le roi Philippe a déjà marqué l’histoire des relations entre les deux pays en présentant publiquement, devant des milliers de Congolais, ses « profonds regrets pour les blessures du passé », reprenant à voix haute ce qu’il avait écrit en 2020, à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance du Congo.
Il a osé dire à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, que le « régime colonial comme tel était basé sur l’exploitation et la domination ». Il a parlé d’une « relation inégale », « injustifiable », marqué par « les discriminations et le racisme », il a souligné que ce régime a « donné lieu à des exactions et des humiliations » .
Des mots forts, des mots que certains attendaient depuis longtemps de la bouche du roi des Belges. Un Roi qui a su regarder le peuple congolais dans les yeux.
Mais l’exercice du repentir est compliqué. Encore plus, peut-être, dans cette République démocratique du Congo où la passion n’est pas un vain mot lorsqu’il s’agit d’aborder les relations belgo-congolaises.
La démarche est aussi sincère que louable et vise, comme l’a martelé notre Souverain, à l’amélioration des relations futures entre les deux États. Mais nul n’ignore que cette démarche ne pourra jamais faire l’unanimité. Les mots «excuses » et son corollaire « réparations » n’ont pas été prononcés laissant un goût d’inachevé dans la bouche de certains… quand ils se sont intéressés à la démarche. Car pour la grande majorité de la population, les « regrets » ou les « excuses » des Belges, cette guéguerre sémantique sur les méfaits du passé colonial, n’ont que peu d’intérêt quand leur quotidien est fait de souffrance et de frustrations. Un constat qui peut aussi accompagner le travail d’identification et de restitution des oeuvres d’art acquises abusivement. Ce message ne porte guère en RDC, il semble en fait plutôt s’adresser à la communauté congolaise de Belgique, bien plus sensible à ces thématiques.
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