La province de l’Ituri, issue en 2015 du découpage de la Province orientale, a replongé ces dernières heures dans la violence après une petite période d’accalmie.
Cette province, placée sous état de siège, comme sa voisine du Nord-Kivu, depuis le mois de mai 2021, a connu une nouvelle flambée de violence depuis la nuit de vendredi 5 août.
“C’est inacceptable”, explique Dieudonné Lossa, le coordonnateur de la société civile de la province, qui se dit “consterné par ces nouveaux massacres de civils”.
Dans la nuit de vendredi à samedi, ce sont des présumés rebelles du groupe d’autodéfense Zaïre qui sont accusés du massacre “d’au moins 22 civils dans la chefferie de Mabendi dans le territoire de Djugu. On relève aussi une dizaine de blessés dans cette attaque”, poursuit M. Lossa.
D’autres agressions ont été perpétrées dans le même territoire dans des assauts sur des véhicules qui ont fait au moins deux morts “le chauffeur et une dame”, selon le coordonnateur.
Le retour des ADF
Toujours dans le même territoire de Djugu, situé dans le sud de la province de l’Ituri, des attaques ont été commises par des rebelles ADF qui ont tué neuf personnes (huit hommes et une femme) dans la nuit de vendredi à samedi près des villages de Kandoyi et Bandiboli.
“Le matin, les insurgés ont de nouveau frappé, à peine à deux kilomètres de Kandoyi. L’après-midi, les attaques ont repris au même endroit”, poursuit notre interlocuteur, qui ne comprend pas “ce qui se passe sur l’axe routier qui mène de Komanda à Mambasa où se sont produits tous ces actes”.
La société civile appelle les autorités de l’état de siège à s’impliquer pour mettre un terme à ces attaques et arrêter ces assassins.
Rappelons au passage que cet axe routier est le seul qui puisse assurer l’approvisionnement de Bunia, le chef-lieu de la province.
“Il faut que le gouvernement de l’état de siège mais aussi le gouvernement de la RDC donnent les moyens nécessaires à l’armée congolaise pour qu’elle puisse mener à bien sa mission et sécuriser la population civile. Il faut agir urgemment pour éviter que Bunia soit coupée de son axe d’approvisionnement”, explique encore M. Lossa.
Pour la première fois depuis l’instauration des patrouilles mixtes, les troupes congolaises et ougandaises de l’UPDF ont engagé les hostilités avec les ADF, milices de rebelles ougandais qui sévissent en RDC. Aucun bilan de cet accrochage n’était disponible dimanche soir.
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