L’accueil de Vladimir Poutine par la Mongolie soulève des questions sur le respect des obligations internationales et les conséquences géopolitiques pour le pays.
Putin in Mongolia: Le refus de la Mongolie d’arrêter Vladimir Poutine, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), pourrait entraîner des conséquences négatives importantes pour le pays, affirme le politicien, diplomate et historien Roman Bezsmertnyi dans une analyse pour RBC-Ukraine. Selon lui, il est essentiel de prendre en compte le contexte historique de cette visite, qui est liée aux batailles de Khalkhin Gol et du lac Khassan.
« Nous nous souvenons que ces deux batailles ont été conclues en septembre. Et la Mongolie, en accueillant le chef de Moscou, le Führer, se place dans une situation délicate. Pourtant, quel lien y a-t-il entre l’Union soviétique de l’époque et la Russie d’aujourd’hui ? En réalité, l’Union soviétique avait démontré son manque total de préparation militaire lors de ces événements », explique Bezsmertnyi.
Il souligne que, conformément au Statut de Rome et à la décision de la CPI, ainsi qu’au mandat d’arrêt émis par le procureur, la Mongolie est obligée de prendre des mesures contre Poutine. Cependant, la direction mongole semble ignorer cette obligation.
« Quelles sanctions cela pourrait-il entraîner ? Cela portera sans aucun doute atteinte à la crédibilité de la CPI, montrant l’incapacité du système international à appliquer ses propres décisions. Cela compliquera les relations entre la CPI et la Mongolie. Récemment, un représentant de la Mongolie a été intégré à la CPI. Des questions pourraient se poser quant à son retrait, ainsi qu’à l’exclusion de la Mongolie de la liste des signataires du Statut de Rome », poursuit l’expert.
Bezsmertnyi insiste sur le fait que le non-respect par la Mongolie de ses engagements signés constitue une nouvelle étape vers la désintégration de l’ordre international. Il met également en lumière les complications logistiques qu’impliquerait l’arrestation hypothétique de Poutine en Mongolie, un pays enclavé entre la Chine et la Russie.
« Imaginons le scénario où il est arrêté – la question se pose alors : comment le transporter ? Par la Chine – impossible ; par la Russie – encore moins ; il n’existe aucune autre route, et aucun tunnel souterrain n’a été inventé », ironise Bezsmertnyi.
Il est important de noter que cette visite en Mongolie est le premier déplacement de Poutine dans un pays membre de la CPI depuis l’émission du mandat d’arrêt. Selon des sources citées par Bloomberg, Poutine aurait reçu l’assurance qu’il ne serait pas arrêté en Mongolie, malgré le mandat de la CPI.
L’accueil de Poutine par la Mongolie reflète non seulement des choix stratégiques complexes, mais aussi une tension croissante entre les obligations internationales et les réalités géopolitiques. En privilégiant son ancrage historique et ses relations bilatérales, la Mongolie pourrait toutefois s’exposer à des pressions internationales accrues, soulignant les défis de maintenir un équilibre entre souveraineté et engagement mondial.
Réflexions Finales : La Mongolie Entre Fidélité Historique et Défi International
Il semble que la Cour pénale internationale (CPI) soit un lion sans dents ni griffes, surtout lorsqu’il s’agit de traquer les grands de ce monde. En effet, la CPI a montré une étrange prédilection pour s’attaquer aux leaders africains, ceux-là même qui se trouvent en désaccord avec les superpuissances maraudantes. Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire, Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de la RD Congo, et Charles Taylor du Liberia en sont de parfaits exemples. Ces dirigeants, issus de pays relativement faibles sur la scène internationale, sont devenus les cibles idéales d’une justice internationale sélective.
Mais qu’en est-il des puissants ? Qui osera mettre la main sur Kim Jong Un pour son projet nucléaire, George Bush et Tony Blair pour l’invasion de l’Irak, ou encore Nicolas Sakozy pour la mort de Kaddafi? Ces figures sont bien à l’abri, protégées par la force de leurs nations respectives. Dans le paysage géopolitique, la sagesse conventionnelle qui dit que « le droit est la force » semble avoir été renversée ; ici, c’est plutôt « la force fait le droit ».
Alors pourquoi certains dirigeants sont-ils intouchables ? La réponse est simple : le pouvoir. Dans un monde où la force brute détermine les règles, la justice est souvent un concept flexible, soumis aux caprices de ceux qui détiennent le plus de puissance. Les superpuissances ne sont pas seulement à l’abri des poursuites, elles dictent aussi les règles du jeu.
La Mongolie, en accueillant Poutine malgré le mandat d’arrêt de la CPI, illustre parfaitement ce déséquilibre. Le Kremlin sait que, dans ce monde où « Might is Right », les institutions comme la CPI sont reléguées au rôle de spectateur impuissant, ne se risquant à agir que contre ceux qui n’ont pas les moyens de riposter, les africains par exemple.
En fin de compte, la situation rappelle que dans la jungle des relations internationales, ce n’est pas le droit qui règne, mais bien la loi du plus fort. Et tant que cette réalité persistera, les lions sans griffes de la justice internationale continueront à rugir dans le vide.
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