L’annonce a fait des déçus. Dans une salle pleine à craquer, devant une bonne partie du gouvernement et du Conseil national de transition, dix candidats ont vu leur dossier rejeté par le Conseil constitutionnel présidé par Maître Jean-Bernard Padaré.
La plupart des candidats ont été rejetés pour des pièces d’état civil non conformes qui n’ont pas permis au Conseil d’attester qu’ils remplissaient les critères d’éligibilité. Il s’agit notamment d’extraits d’actes de naissance incomplets. Un cas en particulier a retenu l’attention du Conseil, celui de Nassour Ibrahim Koursami, le candidat du Groupe de concertation des acteurs politiques (Gcap), une plateforme de l’opposition particulièrement virulente.
Ses documents indiquent plusieurs lieux de naissance différents. Il possèderait également trois nationalités, à savoir les nationalités tchadienne, soudanaise et britannique. Le Conseil ordonne donc le dépôt de toutes les pièces de son dossier au parquet, en vue de l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « faux et usage de faux ».
Défaut d’état civil également pour Ahmat Hassaballah Soubiane, figure politique historique, membre fondateur du MPS. Entré en dissidence, plusieurs fois rebelle et plusieurs fois ministre, il n’a pas pu, lui, produire sa mise en disponibilité qui est pourtant requise pour un militaire. Dix dossiers de candidature validés Le premier tour de la présidentielle verra s’affronter dix candidats dont les deux têtes de l’exécutif, à savoir l’actuel président de Transition, Mahamat Idriss Deby et son Premier ministre, l’ancien opposant, Succès Masra, rentré d’exil à la faveur d’un accord politique.
En course également pour la quatrième fois, l’ancien Premier ministre, Albert Pahimi Padacké, ainsi que sept autres candidats dont une seule femme. Quant à la campagne électorale, elle démarre officiellement, le 14 avril prochain. Appel au boycott du scrutin Avant la publication de la liste des candidats à l’élection présidentielle du 6 mai prochain, la plateforme de la société civile Wakit Tama [« Il est temps », en arabe tchadien] appelle au boycott du scrutin qu’elle qualifie de « mascarade ».
L’annonce a été faite au cours d’une conférence de presse, dans la matinée de ce dimanche. Plus que six semaines donc, avant l’élection présidentielle au Tchad, un scrutin que l’organisation Wakit Tama estime « gagné d’avance » par le président de transition Mahamat Idriss Déby. Soumaïne Adoum, porte-parole la plateforme, appelle ainsi au boycott de l’élection : « Si vous boycottez, il va être élu, si vous ne boycottez pas, il va être élu. Donc est-ce que le boycott a une importance ?
Oui, parce que refuser d’aller voter, c’est un point de vue, parce que la légitimité, elle, va maintenant commencer à être balancée. » Younous Mahadjir, vice-président de l’Union des syndicats du Tchad (UST), fustige quant à lui la vingtaine de candidats qui ont déposé leur dossier pour la présidentielle : « Tous les candidats savent bien qu’ils ne vont pas gagner. C’est de la comédie, tout simplement. Mais s’ils partent, c’est parce qu’ils ont des intérêts quelque part.
Ce n’est pas pour être candidat et gagner. Et ça, ils le savent bien. Donc vraiment, c’est une insulte au peuple. » De leur côté, certains candidats rétorquent qu’il faut participer, pour être en mesure de contester les résultats ou de dénoncer d’éventuelles fraudes de l’intérieur, tandis que d’autres confient, hors micro, que la stratégie du boycott, sur le long terme, signerait tout simplement la fin de leur parti politique. C’est une injustice. 00:55 Djimet Clément Bagaou, candidat retoqué À lire aussiTchad: fin du dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle.
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