« Les trois personnes ont été tuées et leur véhicule de safari brûlé », a déclaré un porte-parole de la police, Fred Enanga, sur X (ex-Twitter).
La troisième victime est le guide ougandais des deux touristes, a précisé l’administration ougandaise des parcs nationaux.
Ce groupe roulait dans le célèbre parc national Queen Elizabeth lorsqu’il a été attaqué par des membres de la milice des Forces démocratiques alliés (ADF), a indiqué M. Enanga.
« Nos forces ont immédiatement réagi après avoir été informées de l’attaque et elles poursuivent âprement les rebelles ADF suspects », a-t-il ajouté.
L’administration des parcs nationaux a demandé, dans un communiqué, « au public de faire preuve de patience et de permettre à l’enquête de suivre son cours ».
A la suite de cette attaque, le gouvernement britannique a mis à jour ses conseils aux voyageurs pour l’Ouganda, avertissant que les « assaillants sont toujours en liberté ».
Le parc Queen Elizabeth partage une frontière avec la République démocratique du Congo (RDC) et son célèbre parc des Virunga, réputé pour sa faune, notamment ses gorilles de montagne, mais aussi connu pour servir de base arrière à de nombreux groupes armés depuis près de trente ans.
En 2019, un touriste américain et son guide de safari avaient été kidnappés par quatre hommes armés alors qu’ils circulaient dans le parc au crépuscule.
Les assaillants avaient tiré les deux hommes de leur véhicule et laissé deux autres touristes à bord, décrits par la police comme un « couple âgé ».
Le touriste et son guide avaient été retrouvés indemnes après le paiement d’une rançon. Selon la police, les auteurs du kidnapping avaient utilisé le portable du touriste pour exiger une rançon de 500.000 dollars.
Attentats déjoués
Cette attaque dans le parc Queen Elizabeth survient quelques jours après que le président ougandais, Yoweri Museveni, a affirmé que des attaques à la bombe contre des églises, par des membres des ADF, avaient été déjouées dimanche à une cinquantaine de km de la capitale, Kampala.
Un peu plus tôt dimanche, M. Museveni, 79 ans et qui dirige le pays d’une main de fer depuis 1986, avait déclaré que les forces ougandaises avaient effectué la veille des frappes aériennes contre des positions des ADF en RDC voisine.
Des ADF pourraient « tenter de commettre des actes terroristes aléatoires » en Ouganda à la suite de ces frappes aériennes, avait mis en garde le président.
En juin, des membres des ADF avaient tué 42 personnes, dont 37 élèves, dans un lycée de l’ouest de l’Ouganda situé tout près de la frontière avec la RDC.
A l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, implantés en RDC depuis les années 1990, ces membres des ADF ont prêté allégeance en 2019 à l’EI, qui revendique certaines de leurs actions et les présente comme sa « province d’Afrique centrale » (Iscap en anglais).
Ils sont accusés d’avoir tué des milliers de civils depuis une dizaine d’années.
Dans son dernier rapport publié en juin, le groupe d’experts de l’ONU sur la RDC affirme que l’EI a « fourni un soutien financier aux ADF depuis au moins 2019, par le biais d’un système financier complexe impliquant des individus dans plusieurs pays du continent, émanant de la Somalie et passant par l’Afrique du Sud, le Kenya et l’Ouganda ».
L’Ouganda et la RDC ont lancé une offensive conjointe en 2021 pour chasser les ADF de leurs bastions congolais, sans parvenir jusqu’à présent à mettre fin aux attaques du groupe.
Soyez le premier à commenter