« Nous pensons qu’il s’agit de représailles concernant l’assassinat de deux terroristes de Boko Haram par des groupes d’autodéfense du village », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police du Nigeria, Abdulkarim Dungus.
Les jihadistes ont plusieurs fois accusé les habitants de Mafa de complicité avec l’armée dans ses combats contre Boko Haram. « Au moins 81 personnes ont été tuées », a de son côté indiqué Bulama Jalaluddeen, porte-parole du président du gouvernement local de Tarmuwa, où se trouve Mafa.
D’après lui, 34 cadavres ont été enterrés à Babbangida, siège du gouvernement local du territoire, et 30 autres sont toujours à Mafa. « Quinze corps avaient déjà été enterrés par leurs proches lorsque les soldats sont arrivés à Mafa pour l’évacuation des corps. Et un nombre indéterminé de victimes des villages voisins, qui ont été prises dans l’attaque, ont été emmenées et enterrées par leurs proches avant l’arrivée des soldats », a indiqué Bulama Jalaluddeen.
La police n’a elle pas donné de bilan pour le moment. Mais elle estime que Boko Haram a tué « de nombreuses personnes et incendié de nombreux magasins et maisons » durant cette attaque, selon son porte-parole dans l’État de Yobe. Les villages de Yobe, composés majoritairement d’agriculteurs et d’éleveurs, sont souvent pillés ou rackettés par des jihadistes.
Fin octobre 2023, la police aidée par des villageois avait tué plusieurs jihadistes près du village de Kayayya, après que les habitants aient reçu plusieurs menaces. En représailles, les membres de Boko Haram avaient tué 37 personnes en deux jours, dont 20 qui revenaient des funérailles des personnes tuées la veille.
Boko Haram est actif depuis le début de l’insurrection djihadiste en 2009, dans un conflit qui a déjà fait plus de 40 000 morts.
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