Selon le colonel-major Amadou Abdramane, l’accord de coopération serait « une simple note verbale », « unilatéralement imposée » par Washington. Le document contraindrait le Niger à payer ses factures liées aux taxes des avions américains, ce qui coûterait plusieurs milliards, selon le porte-parole.
Niamey se plaint également de n’avoir aucune information sur les opérations américaines, tout en ignorant leurs effectifs et matériels déployés. Ainsi, le membre du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a jugé « illégale » la présence américaine sur le territoire nigérien. Cette décision fait suite à la visite, entre mardi 12 et jeudi 14 mars, d’une délégation américaine de haut niveau à Niamey. Une rencontre « sans respect des usages diplomatiques » et « imposée », selon Amadou Abdramane.
Les échanges auraient porté sur la transition en cours et le choix des partenaires étrangers. D’après le colonel-major, les Américains auraient accusé Niamey d’avoir signé des accords secrets, que ce soit dans le domaine militaire avec la Russie, ou sur l’uranium avec l’Iran. Le porte-parole a rappelé que les partenariats avec Moscou ou l’Iran respectaient le droit international, alors que, selon lui, des avions américains survolent illégalement le Niger depuis plusieurs semaines.
Le colonel-major a ainsi dénoncé une « attitude condescendante et la menace de représailles » des Américains. De quoi « saper les relations » et « miner la confiance entre nos gouvernements », a-t-il dit. Amadou Abdramane a rappelé que ces partenariats étrangers respectaient le droit international, alors que le 26 juillet dernier, après le coup d’État, Washington avait suspendu « unilatéralement et brusquement » sa coopération militaire avec le Niger.
La décision de ce samedi 16 mars sonne ainsi comme une mesure de représailles de Niamey. Le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a fait savoir sur X (ex-Twitter) que Washington avait pris connaissance du communiqué du CNSP et qu’il faisait suite à des « discussions franches (…) sur nos préoccupations » concernant la « trajectoire » de la junte. Les États-Unis sont toujours en contact avec la junte et fourniront de nouvelles informations « si nécessaire », a-t-il ajouté.
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