La campagne de vaccination contre le mpox vient de commencer ce samedi en RDC. Quelles sont les régions et les populations concernées en priorité ?
Jean Kaseya : Le gouvernement a défini les régions prioritaires. Nous avons par exemple le Sud-Kivu, l’Équateur, le Sankuru. Mais nous voulons attirer aussi l’attention sur le fait qu’à Kinshasa, on a vu un nombre important de cas et donc Kinshasa fera aussi l’objet de vaccinations.
Ce sont les personnes infectées, et celles qui sont au contact de ces personnes qui seront prioritaires, tout comme les contacts de deuxième degré. Pour qu’on coupe la chaîne de transmission, nous avons aussi besoin de vacciner les personnes vulnérables, surtout les personnes avec une immunité atteinte.
Et on ajouterait à cela les personnes déplacées, par exemple, rien qu’au Sud-Kivu, vous avez plus de 1 million de personnes qui sont déplacées en interne et on a vu des cas qui se sont déclarés. Voici nos priorités actuellement.
À noter que dans le Sud-Kivu, à cause de l’insécurité, la vaccination ne commencera que lundi 7 octobre prochain. De combien de doses de vaccin contre le mpox la RDC dispose-t-elle pour l’instant ?
Actuellement, la RDC a reçu 200 000 doses venant de l’Union européenne avec Africa CDC et le partenariat qu’on a noué. En plus de cela, la RDC a reçu 65 000 doses dont 50 000 venant du gouvernement américain et 15 000 venant du Gavis [l’alliance mondiale pour les vaccins et l’immunisation, NDLR].
Donc c’est avec ces 265 000 doses que la campagne va commencer. Et nous savons qu’il y a des promesses, des nouveaux dons de vaccins de la part de la France. Je viens d’ailleurs de signer un document tripartite, la France, Africa CDC et l’Union européenne pour la fourniture de ces vaccins.
Il y a l’Allemagne, mais aussi le Japon avec 3 millions de doses promises. Nous pensons donc que cette campagne qui va commencer va ouvrir grand les portes des dons, sans oublier également le million de doses promises par le gouvernement américain.
Vous appelez la population à se faire vacciner dès que possible et sans crainte ? Ce vaccin a déjà été utilisé en Europe, aux États-Unis. La preuve est là ! La population rwandaise s’est aussi fait vacciner, elle n’est pas morte, bien au contraire, on voit une courbe descendante. Nous appelons toute la population africaine concernée à se faire vacciner.
Le vaccin, c’est comme tout médicament, il peut y avoir des effets secondaires. On essaie de les minimiser à chaque étape : d’abord dans le processus de fabrication, mais aussi dans le processus d’administration et de suivi des personnes qui ont reçu le vaccin. Et je dis : croyez en nous !
Nous sommes là et l’Africa CDC fera de son mieux, en travaillant ensemble avec le gouvernement et avec les partenaires pour sauvegarder la santé des africains.
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