Khaled Nezzar
Nezzar était poursuivi par la justice suisse pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité ». La veille de sa mort, elle avait annoncé que son procès s’ouvrirait en juin 2024. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a rendu hommage à « l’une des personnalités militaires les plus éminentes » qui a consacré sa vie « au service de la nation ».
L’ancien ministre algérien de la Défense a symbolisé, pendant des années, la politique sécuritaire, voire répressive, du régime algérien au début de la décennie noire, c’est-à-dire à partir des élections législatives de 1991 qui furent interrompues par les autorités. Le Front islamique du Salut (FIS) étant en passe d’emporter le scrutin.
Le pays plonge alors dans une guerre civile de dix ans entre militaires au pouvoir et islamistes. De 1992 à 1994, il est l’un des cinq membres du Haut comité d’Etat présidé par Mohamed Boudiaf. Il prend ensuite sa retraite mais reste très influent au sein du régime, veillant à préserver les intérêts de l’armée. Interpellé à Genève en 2011, la justice suisse l’accuse formellement douze ans plus tard.
Elle lui reproche d’avoir créé sciemment et délibérément des structures visant à exterminer l’opposition islamiste. Né en 1937, Khaled Nezar était de la génération des combattants pour l’indépendance. En 1958, il déserte l’armée française pour rejoindre l’Armée de libération nationale algérienne.
En octobre 1988, alors chef d’état-major de l’armée, il réprime dans le sang le soulèvement populaire contre le Front de libération nationale. Au moins 500 personnes seront tuées.
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