Les deux principales attaques ont visé Ménaka et Labbezanga, en fin de matinée dimanche 3 décembre. À Ménaka, de sources sécuritaires locales, ce sont les jihadistes de l’EIS qui ont attaqué trois positions tenues par l’armée malienne et ses supplétifs russes de Wagner ou par le MSA et le Gatia, des groupes armés locaux alliés aux forces maliennes.
Les combats ont duré moins d’une heure. Dans un communiqué diffusé dimanche soir, l’armée assure avoir neutralisé « plusieurs dizaines » de jihadistes et en avoir fait prisonniers une vingtaine. Un bilan invérifiable de source indépendante. Le réseau téléphonique Malitel, qui avait été coupé, a été rétabli ce lundi matin, et les réparations sont en cours pour rétablir le réseau Orange.
Diversion ? L’attaque de Ménaka, capitale régionale où vivent des dizaines de milliers de civils, constituait-elle une diversion, comme l’estiment certains observateurs ? Dans la foulée, les jihadistes de l’EIS, la branche sahélienne du groupe État islamique, ont pris d’assaut le camp militaire de Labbezanga, collé à la frontière nigérienne. L’armée assure que des « opérations aéroterrestres » ont permis « d’infliger de lourdes pertes aux assaillants », sans préciser de bilan.
Mais selon plusieurs sources sécuritaires locales, avant l’intervention des avions de l’armée, les jihadistes auraient eu le temps prendre le contrôle du camp, de tuer une trentaine à une quarantaine de militaires et d’emporter plusieurs véhicules. Selon ces sources, des soldats nigériens auraient traversé la frontière dans l’après-midi pour porter secours à leurs frères d’armes maliens. Tirs indirects Trois autres attaques ont eu lieu dimanche au Mali, cette fois attribuées au Jnim, lié à al-Qaïda.
Dans son communiqué, l’armée malienne évoque des attaques « terroristes » sans préciser les auteurs – c’est son habitude – et aucune revendication n’a encore été publiée mais, du fait notamment de leur localisation, les sources sécuritaires jointes par RFI citent unanimement le Jnim. Les rebelles du CSP, également en guerre contre l’État malien, n’ont revendiqué aucune de ces cinq attaques et, sollicités par RFI, démentent catégoriquement en être à l’origine.
Sur les bases de Tessalit et Gossi, respectivement dans les régions de Kidal et Tombouctou, l’armée malienne reconnaît avoir subi des « tirs de harcèlement » et des « tirs indirects ». Aucun dégât signalés. Enfin, dans l’après-midi, c’est une patrouille sortant du camp de Dioura, dans la région de Mopti, qui est tombée dans une embuscade.
L’armée malienne n’a pas communiqué sur cette attaque. Les sources jointes par RFI précisent que l’attaque est survenue à M’Taré, à une vingtaine de kilomètres à l’est du camp militaire, certaines évoquent un bilan lourd, mais aucun détail n’a pu être recoupé.
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