Photo: Le chef de la junte tchadienne, Mahamat Idriss Déby Itno, à N’Djamena, le 8 octobre 2022.
Le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno a gracié lundi 259 des 262 manifestants condamnés à de la prison ferme après une manifestation contre le pouvoir réprimée dans le sang en octobre. Ces 259 personnes condamnées pour des « faits d’attroupement non autorisé, de destruction des biens, incendie volontaire, violence et voie de fait, coup et blessures volontaires, troubles à l’ordre public (…) bénéficient de la grâce présidentielle », peut-on lire dans un décret présidentiel consulté par l’AFP.
Elles avaient écopé de 2 à 3 ans de prison ferme en décembre, après avoir été arrêtées lors d’une manifestation contre la prolongation de deux ans au pouvoir du général Déby.
Celui-ci avait été proclamé chef de l’Etat par les militaires le 20 avril 2021 à l’annonce de la mort de son père, le président Idriss Déby Itno, tué au front par des rebelles après avoir dirigé d’une main de fer le Tchad 30 années durant.
Selon le gouvernement, 621 personnes avaient été arrêtées puis acheminées à Koro Toro, une prison de haute sécurité en plein désert à 600 km au nord de N’Djamena où elles avaient ensuite été jugées dans un procès de masse, sans avocats ni médias indépendants, après un mois et demi de détention.
Les autorités avaient d’abord annoncé qu’une cinquantaine de personnes avaient péri lors de la manifestation, essentiellement des jeunes tués par balles dans la capitale par les forces de l’ordre, avant de réévaluer ce bilan à 73 morts. Des ONG avaient cependant dénoncé des chiffres sous-évalués.
C’est la deuxième grâce présidentielle accordée en trois jours. Samedi, un groupe de 380 rebelles du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), condamnés à la prison à vie pour leur implication dans la mort de l’ancien président Idriss Déby Itno, a bénéficié d’un décret analogue.
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